Ah l’argent… Quel sujet sensible ! Surtout quand on est engagé au quotidien et que l’on cherche justement à vivre de cet engagement. C’est une question d’autant plus fondamentale si vous souhaitez appliquer cet engagement au secteur de l’ESS, et plus précisément à l’associatif. Céline Julien, coach chez Mon Job de Sens vous propose quelques conseils pour dépasser vos peurs liées à l’argent et avancer sereinement dans votre changement professionnel.
ESS : quand l’argent n’est pas le moteur premier des entreprises et des personnes
Toutes les structures de l’économie sociale (coopératives, fondations, mutuelles, associations) ont pour point commun d’avoir une mission sociale. La lucrativité est ainsi supplantée par cette contribution à un projet de société (environnement, emploi, tourisme, vie culturelle, jeunesse, etc. Larges sont les thèmes couverts). Le deuxième point commun est donc les finances ! Les budgets sont limités dans l’ESS et de ce fait les salaires…
Vous connaissez sans doute déjà le concept japonais de l’ikigai qui illustre les conditions pour trouver votre “joie de vivre” et “raison d’être” (littéralement « iki » et « »gai »). Même lorsque l’on cherche à se détacher des choses matérielles, que le salaire n’est pas un facteur de motivation professionnelle, il n’en reste pas moins que l’argent sert encore à s’acheter à manger et à payer le loyer (ou le crédit). C’est aussi l’un des quatre piliers de l’ikigai.
Dans un projet de transition professionnelle, les doutes et peurs liés à l’argent sont nombreux. Pour prendre du recul et faire le point sur sa relation à l’argent, voici quelques conseils proposés par Céline Julien. Le but ? Comprendre l’origine de nos peurs / blocages pour mieux les dépasser.
Etape 1 : Observer son environnement
Pendant une semaine, prêtez attention aux réflexions que vous entendez autour de vous. Les remarques que peuvent faire vos proches autour de l’argent, mais aussi celles que vous vous faites vous-même. Rechercher les petites phrases du type : « ça coûte la peau des fesses », « le porte-monnaie n’est pas extensible », « un sou est un sou », « l’argent ne fait pas le bonheur », etc.
Et observez comment ces réflexions agissent sur vous et ce que vous ressentez. Quelles émotions font-elles naitre ?
Etape 2 : Se demander comment ces réflexions sur l’argent impactent vos décisions, vos projets
Dans une étape de votre projet, quand il y a une émotion liée à l’argent, prenez le temps de vous demander :
1. Est-ce que cela m’appartient ? Est-ce que ce sentiment que j’ai vient vraiment de moi ? Est-ce intrinsèque à ma personne ?
2. Est-ce un écho de ma culture familiale ? Ai-je cette pensée automatique par réflexe, par habitude ? Parce que j’ai toujours entendu cela dans ma famille ?
3. Est-ce juste le problème de l’autre ? Est-ce que l’émotion que je ressens n’est pas simplement le reflet des angoisses de mon interlocuteur ? Celui-ci n’est il pas en train de projeter sur moi ses propres émotions (peurs par exemple) liées à l’argent ?
Trier l’information autour de ce sujet permet de prendre de la hauteur.
Etape 3 : En fonction de la situation, agir en conséquence
Cas n°1 : La peur est directement liée à vous, votre personnalité, caractère. Osez affronter votre peur.
Cas n°2 : Prendre conscience que votre vision de l’argent est liée à votre culture familiale et que c’est un héritage que vous pouvez choisir de prendre ou pas, selon s’il vous dessert ou non. Faire la part des choses.
Cas n°3 : Reconnaître la peur de l’autre, et apprendre à s’en détacher avec bienveillance. « OK, je comprends que ça te fasse peur parce que tu as vécu ça et ça, mais je ne souhaite pas reproduire ce schéma car il ne me concerne pas et ne m’est pas utile ».
Byron Katie, conférencière américaine, associe nos peurs à des « valises ». En identifiant celles qui sont à vous, vous serez également capables de rendre les valises qui ne sont pas les vôtres à leurs propriétaires.
Les questions d’argent, de revenus et de ressources sont centrales lors d’une transition professionnelle. Nous les abordons avec chacun de nos transitionneurs au cours de notre accompagnement. En savoir plus sur le parcours