Un éco cirque, le défi d’André-Joseph Bouglione

Ecocirque Bouglione

Plan de l'article

La société de transition écologique nécessite de s’adapter aux nouveaux enjeux, cela André-Joseph Bouglione l’a bien compris. Issu d’une famille de circassiens (oui, vous aurez appris un mot aujourd’hui), André-Joseph a décidé de relevé un défi de taille : conserver son métier chargé de tradition pour l’adapter aux règles du jeu du 21ème siècle.

André-Joseph et Sandrine Bouglione

André-Jospeh Bouglione, comment est née l’idée d’un Ecocirque?

« Au fil des ans, j’ai constaté que de plus en plus de spectateurs étaient opposés à la présence d’animaux dans les cirques et que le bien-être animal devenait un sujet de préoccupation majeure. J’ai alors pris du recul vis à vis des traditions séculaires du cirque traditionnel et j’ai remis en question les fondements mêmes de mon métier de dompteur.

J’ai ainsi pris conscience de la nécessité de cesser l’exploitation animale cruelle et contre nature, elle-même source de maltraitance. Le cirque doit changer sous peine de disparaître et il doit offrir un spectacle de qualité, varié, pédagogique et familial auquel tout le monde peut assister sans malaise.

Pour cela le changement doit être complet et nous avons imaginé, mon épouse Sandrine et moi-même, la création de l’Ecocirque, un cirque écologique, sans animaux et pour les animaux. »

Quelle a alors été votre démarche?

« Pour que le projet fonctionne, il a fallu remettre en question ce qui se faisait depuis toujours et repartir de zéro : définir des objectifs, se projeter dans l’avenir et réfléchir à la manière de transformer un métier dans sa globalité et en une seule fois, sans étaler les changements sur plusieurs années. C’est ce qui rend intéressante et captivante la création de l’Ecocirque. »

Quelles solutions avez-vous envisagées ?

« D’abord il a fallu imaginer toutes les étapes du projet en comptant avec les contraintes incompressibles du métier : production d’énergie, déplacements, matériel, emploi… Puis chercher des alternatives à l’existant pour chacun des postes, trouver le moyen de réduire l’impact écologique, réduire les besoins et rechercher des concepts économiquement viables et rentables en même temps.

Notre production d’énergie se fera au moyen de panneaux solaires et de groupes électrogènes à huile végétale (sans huile de palme bien-sûr, afin de ne pas encourager la déforestation massive) et nous utiliserons des containers recyclés afin de déplacer notre matériel, par voie fluviale ou ferroviaire.

Pour une réussite totale, économie et écologie doivent fusionner. Sinon ça ne fonctionnera pas. »

Avez-vous confiance en l’aboutissement de ce projet qui nécessite beaucoup de travail?

« Absolument. N’ayons pas peur de le répéter, nous n’avons plus le choix, il faut être acteurs du changement et s’adapter aux nouveaux enjeux même si cela demande de gros efforts. La survie du cirque traditionnel en dépend et nous allons tout faire pour le sauver. En cela l’Ecocirque est une belle aventure et nous y croyons ! »

Sortir de la grille

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