Le secteur de l’ESS représente environ 2 millions d’emplois en France et 10% des emplois salariés. Avec des nombreuses structures qui ont un impact à la fois social et environnemental, il y a plusieurs grands types d’employeurs : les associations, les mutuelles, les SCOP (Sociétés coopératives de Production) et les fondations.
Les associations représentent 1,8 millions d’emplois en France et la crise ne les a peu ou pas impactés. Souvent les employeurs se sont réorganisés pour mutualiser les fonctions supports avec d’autres structures (ressources humaines, informatique, juridique …) car les fonds publics ont effectivement été réduits.
La période actuelle est notamment marquée par les départs en retraite des baby-boomers, engendrant de nombreux recrutements pour les années à venir.
Pierre Fournir est responsable recrutement chez Orientation durable, cabinet de recrutement pour les structures de l’ESS et de l’Intérêt général. Il partage ici son expertise du marché sur ce secteur, donner les grands chiffres qui aident à y voir plus clair, apporte l’éclairage « côté employeur ».
Selon Pierre Fournir, les métiers les plus porteurs sont :
- ceux liés à l’insertion et l’aide à la personne, notamment sur l’accompagnement des migrants. Ce dernier aspect est contextuel, les postes ne seront pas forcément en CDI, le besoin reste cependant certain.
- les métiers de la levée de fonds (fundraising), à mettre en parallèle de la baisse des fonds publics alloués.
- les métiers de la finance et de la bonne gestion financière (contrôleurs de gestion ainsi que RAF et DAF : responsables et directeurs.trices administratif et financier). Ceux-ci sont très difficiles à recruter car les salaires sont mois élevés que dans le privé.
- les profils hybrides entre business et sociétal : ceux qui n’ont pas seulement la « vision non lucrative ».
- les partenariats : être capable d’une véritable gestion de projets multi-acteurs. Ex. pour les ONG de développement à l’international, les projets de terrain ne sont pas du copier-coller d’une région à l’autre. Il s’agit de concilier les intérêts des communautés locales avec des acteurs politiques, parfois militaires…
- le plaidoyer politique, pour faire évoluer le cadre réglementaire, la législation sur une thématique, au niveau national et même européen.