Les conseils de Cyril Dion pour plus d’impact au bureau

Cyril Dion au Festival Zero Waste

Plan de l'article

Jeudi 28 juin 2918, 18h. Sous le chapiteau du Cabaret Sauvage, Cyril Dion est interrogé par Flore Berlingen, Directrice de Zero Waste France. Il y parle notamment de travail, d’impact et de talents. Ce jour-là, Olivier Perrin et moi étions au Festival Zero Waste, pour animer un atelier auprès de porteurs de projets.

Cyril Dion présentait son livre « Petit manuel de résistance contemporaine » dont une grande partie (si ce n’est la totalité) devrait vous intéresser. Nous avons relevé ici les éléments de son discours concernant la quête de sens et d’impact dans le travail.

Lors de la première édition du Festival en 2016, quelqu’un l’interrogeait : « Mais qu’est-ce que je pourrais faire pour avoir un impact positif fort ? » Il avait répondu : « Faites quelque chose qui vous fait plaisir. Que les 8 heures que vous passez à travailler chaque jour vous servent à contribuer au Monde dans lequel vous voulez vivre. » 

C’est cette phrase a contribué à mon envie de créer Mon Job de Sens.

Un travail avec un impact positif fort

« Ce que j’ai l’impression d’avoir compris en écrivant ce livre [NDLR « Petit manuel de résistance contemporaine »] c’est que tout ce qu’on peut faire qui donne de l’énergie, de l’enthousiasme, provoque la créativité, il faut essayer de le faire.
 
Dans notre société aujourd’hui, il nous faut un revenu pour survivre (avoir un logement, payer sa nourriture). Et pour la plupart des gens, ce revenu est tiré de notre activité professionnelle, de notre travail. Depuis qu’on est tout petit on nous dit « travaille dur », « fait des études pour avoir un bon métier ». Et donc pour « bien » (sur)vivre. Mais aussi pour avoir un statut et exister dans cette société.
 
La conséquence est que nous choisissons souvent ainsi des activités par défaut. Les statistiques disent que seuls 20% de la population font effectivement un métier qui les passionnent, pour lequel ils sont contents de se lever le matin, qui utilisent vraiment leurs talents. »
 

Travailler chez Monsanto, mais y aller à vélo

« Et parfois notre travail va à l’encontre des valeurs que nous défendons dans notre vie privée. Lors du tournage du film Demain, nous avons rencontré Ben, Docteur Bike, à Totnes, berceau des Villes en Transition. Celui-ci nous raconte qu’avant, il concevait des logiciels pour des multinationales. Il aimait bien son métier, son côté résolution de problèmes, la partie créative…
 
Ben nous dit qu’il a eu besoin de réaliser qu’il faisait partie du problème pour pouvoir passer du côté solutions. Celui-ci contribuait à améliorer l’efficacité de ces entreprises. Les aider à faire plus de croissance et donc in fine à détruire la biodiversité. En tant que prestataire de service, il n’avait aucun levier sur la stratégie et n’aurait pas pu rêver influencer leur modèle économique.
 
Ce sont ainsi presque 80% des gens qui contribuent à faire tourner cette machine productiviste, consumériste… dans le but de « survivre » (si on revient au raisonnement de départ travailler pour survivre). Or si le but est de survivre, la direction vers laquelle cela nous entraîne est plutôt destructrice. »

C’est le pompier pyromane : il entretient un feu la semaine et le weekend il essaie de l’éteindre. Comme celui qui travaille chez Monsanto mais qui y va à vélo.

Le bénévolat a ses limites

« Il faut éviter l’énergie sacrificielle du bénévolat. Si on est déjà fatigué de tout ce qu’on fait la semaine, ce n’est pas le weekend qu’on peut essayer de tout rattraper. C’est épuisant et pas tenable dans le temps. Il faut prendre la chose à la racine : à quoi passe-t-on nos journées ? Quel sens donne-t-on à nos actions quotidiennes ? Quelle histoire raconte-t-on sur ce qu’on fait de nos vies ? Quel est le sens qu’on donne de notre présence sur cette planète ?
Imaginez, si on libère l’énergie créatrice de tous ces gens, vous imaginez à quelle vitesse le monde pourrait changer ?
Les personnes passionnantes, inspirantes que vous avez rencontrées, lues, entendues, sont des personnes qui font des choses qui les passionnent. La vie, ce n’est pas bosser toute la semaine pour gagner l’argent pour aller au centre commercial le samedi, et passer des heures dans les embouteillages pour y accéder, ce qui est le cas de nombres de villes de taille moyenne. »
La vie c’est chercher à comprendre pourquoi on est là, c’est trouver nos talents et les mettre à profit, c’est créer, c’est décider le sens qu’on donne à nos vies.

Utilisez vos talents dans votre travail

Pour voir l’intervention complète de Cyril Dion, la vidéo est ici. Nous rappelons qu’il a créé avec Pierre Rabhi le Mouvement Colibris, il est cofondateur du magazine Kaizen, réalisateur du film Demain, auteur de plusieurs ouvrages, dont son dernier « Petit manuel de résistance contemporaine ».
 
Nous partageons largement sa vision du travail et notamment sa position sur les talents, le fait de s’écouter pour voir où nous, chacun individuellement, faisons la différence et pouvons prendre du plaisir dans nos missions. 

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