Afin de vous aider à trouver le job de sens qui est fait pour vous, des heureux travailleurs ont gentiment accepté de partager un bout de leur histoire…
Qui es-tu ?
“Je m’appelle Gabrielle Pinho, j’ai 36 ans et j’habite dans le Val de Marne. Je suis pacsée et mère d’une fille de 2 ans. Je travaille comme responsable communication et plaidoyer chez Rejoué, un atelier d’insertion socioprofessionnelle qui donne une seconde vie aux jouets. Je m’intéresse au développement personnel et à l’écologie. Je suis engagée dans une démarche zéro déchet et je pratique le handball en club depuis plus de 20 ans.”
Quel a été ton déclic pour trouver ton job de sens ?
“J’ai fait une licence en économie gestion à la fac de Créteil, puis un master en école de commerce, spécialité marketing et publicité. À la fin de mes études, j’ai réalisé un tour du monde de 6 mois avec une amie, principalement en Asie. Nous étions animées par une soif de découverte et de liberté, dans une quête de sens concernant notre future entrée dans la vie active. A mon retour, il m’est apparu évident que je devais me sentir utile dans mon travail, utile à la société.
J’ai eu une première expérience professionnelle dans la collecte de dons au sein d’Optimus (aujourd’hui Hopening), une agence de fundraising, en tant que cheffe de projet. J’ai ensuite eu l’opportunité de travailler dans un club professionnel de handball. C’est un sport que je pratique moi même depuis longtemps, comme responsable communication et événementiel.
Au bout de plusieurs années, j’avais envie de changement, d’évolution et d’une autre ambiance. J’ai profité de ma grossesse pour négocier une rupture conventionnelle juste avant le début de mon congé maternité. J’ai ainsi pu rester avec ma fille durant sa première année, prendre le temps de réfléchir à ma prochaine expérience professionnelle. Devenir mère m’a permis de prendre un nouveau temps d’introspection, de la même façon que le voyage réalisé après mes études.”
Comment s’est passée ta transition professionnelle ?
“J’étais un peu paumée. J’aimais le milieu du sport professionnel. Le sens que je trouvais dans mon boulot, c’était d’offrir aux gens un moment de plaisir. Mais en parallèle, je m’intéressais de plus en plus à mon impact écologique personnel en opérant notamment des changements dans ma façon de consommer et en me tournant vers le zéro déchet.
Je réfléchissais donc à conserver le sport à titre de loisir uniquement pour m’engager plutôt dans un projet environnemental. Passionnée par le développement personnel, j’étais également attirée par le métier de coach dans ce domaine. J’hésitais à accompagner mon conjoint dans son projet de création de restaurant. Salariée, coach, entrepreneure…
Toutes ces envies se bousculaient un peu. C’est là que j’ai décidé de suivre l’accompagnement de Mon Job de Sens pour y voir plus clair et mieux comprendre ce qui pouvait donner du sens à mon travail. Le parcours m’a effectivement permis de prendre du recul lors de cette réflexion, de me poser les bonnes questions quant à mes envies, de prendre le temps de comparer mes idées.
Finalement, j’ai décidé de chercher un emploi salarié, avec cette volonté d’œuvrer en faveur d’une cause environnementale. C’est là que j’ai trouvé l’offre d’emploi chez Rejoué. Une structure qui me permettait de cocher toutes les cases en termes d’utilité, avec une mission à la fois environnementale et sociale. Je n’ai pas abandonné pour autant l’idée du coaching de vie, et je réfléchis à développer ce projet à plus long terme.”
Qu’est ce qui t’as paru le plus difficile dans ta transition ?
“Le plus difficile a été de faire des choix parmi la multitude d’idées qui pouvaient germer dans ma tête, et c’est en ça que mon expérience avec Mon Job de Sens a été précieuse. J’ai aussi dû faire face au syndrome de l’imposteur au moment de la recherche d’emploi par rapport à deux problématiques.
Tout d’abord, le fait de venir du milieu associatif sportif. J’avais l’impression d’avoir cette étiquette collée sur le front qui m’empêcherait de m’orienter vers une structure de l’économie sociale et solidaire. Et puis, après 7 ans dans le milieu associatif, j’avais peur de ne plus être “à la page” sur certaines pratiques de communication, les choses avançant souvent plus vite dans le privé.
Mais une fois en poste, je me suis aperçue que je répondais aux besoins et que j’assurais mon rôle de pilote de la stratégie de communication car j’avais les compétences nécessaires : gestion de projet, élaboration d’une stratégie de communication, définition des outils utiles, compréhension des besoins…
Bien sûr, la communication s’est beaucoup digitalisée, les plateformes évoluent rapidement. Mais il suffit de faire de la veille, ce n’est pas si compliqué. Je participe souvent à des webinaires sur des sujets précis de communication pour me tenir informée des dernières actualités. »
Comment s’est déroulé ton recrutement, ta recherche d’emploi ?
“Ma recherche d’emploi a été longue à démarrer. Il fallait refaire l’ensemble de mon CV, avec les questionnements que cela engendre (comment présenter et valoriser mon expérience, mes compétences), puis mettre à jour les informations sur les diverses plateformes, réactiver mon réseau sur LinkedIn que j’avais délaissé depuis 8 ans, etc.
Ensuite, ça a été plus rapide. J’allais sur des sites spécialisés dans les offres d’emploi à impact : Orientation Durable, MakeSense Jobs, Mon Job de Sens. J’ai aussi mis en place des alertes sur le site de l’Apec avec des mots-clés comme “environnement” et “développement durable”.
Pour cette offre, j’ai tout donné ! J’avais déjà envoyé une trentaine de candidatures, sans que l’envoi de mon CV ne donne lieu à un entretien. Quand j’ai vu cette annonce chez Rejoué, j’ai voulu mettre toutes les chances de mon côté.
J’ai réalisé une lettre de motivation ultra personnalisée (ce que je faisais déjà pour les autres offres, mais j’ai travaillé celle-ci encore plus). Je me suis mise en relation sur LinkedIn avec la personne chargée du recrutement ainsi que la directrice de l’association. J’ai remarquée que cette dernière connaissait Laura de Mon Job de Sens, à qui j’ai demandé de me recommander (j’avais déjà réalisé une mission bénévole en communication pour elle auparavant). Et j’ai postulé à l’offre sur toutes les plateformes sur lesquelles elle se trouvait.
Et puis, les deux personnes à la tête de Rejoué étaient très ouvertes à des parcours atypiques. Elles recherchaient un profil et non un parcours formaté, ce qui a bien fonctionné pour mon embauche.”
Quelle est ton activité aujourd’hui ?
“Aujourd’hui, je suis responsable de la communication et du plaidoyer au sein de l’association Rejoué.
L’association collecte, rénove et remet en circulation des jouets grâce au travail de femmes et d’hommes accompagné·e·s vers l’emploi durable et l’inclusion sociale. Implantés depuis plus de 10 ans en Ile-de-France, nous rénovons 61 000 jouets par an et accompagnons plus de 60 salariés en insertion. Les jouets sont vendus en boutique ou bien offerts à des enfants dans le cadre d’opérations de solidarité.
Nous sommes une vingtaine de salariés permanents, qui compte l’équipe d’accompagnement (les chargés d’insertion professionnelle et les encadrants techniques en atelier) et les fonctions supports (commerciale, communication, direction, développement, essaimage, etc.).
Pour la communication, je suis épaulée par une stagiaire en alternance, qui s’occupe entre autres du community management. J’ai pour missions de :
- Elaborer la stratégie de communication
- Piloter les opérations de communication et de plaidoyer ainsi que la création des outils de communication avec une agence et une assistante
- Relever les besoins des équipes en interne et définir le calendrier de publication
- Gérer les relations presse
Ma journée type ressemble à peu près à cela : lecture des emails, point sur les dossiers avec l’assistante communication, point avec un·e collègue sur ses besoins à venir, échange avec l’agence sur les outils de communication en cours de création, rédaction et création de certains documents nécessaires aux équipes ou aux futurs publications, réponse aux demandes d’interview, échange avec des partenaires pour valider les communications diffusées, réunion hebdomadaire avec les responsables de pôle pour faire le point sur les dossiers en cours.”
Tu peux nous en dire plus sur ce qu’est le plaidoyer ?
“Le plaidoyer, c’est le fait de défendre une cause, et de mener des actions de communication pour cela. Cela se rapproche plus de la sensibilisation. Elle vise souvent les décideurs publics pour faire bouger les lignes et les lois pour favoriser cette cause.
Nous avons mené une action de ce type avec d’autres acteurs dans le cadre de la mise en place de la filière REP jouets (Responsabilité Elargie du Producteur) qui consiste à impliquer le producteur de jouets dans le traitement de ses produits en fin de vie d’un point de vue financier (sur le principe de pollueur = payeur) et opérationnel (participation aux collectes des produits).
La loi vient donc ici renforcer notre action concernant le réemploi des jouets à l’échelle nationale. Pour cela, une tribune a été diffusée, notamment sur LinkedIn, cosignée par notre réseau des spécialistes du réemploi solidaire de jouets et des ressourceries. Aujourd’hui, le cahier des charges de la loi a été rédigé par l’Etat et l’éco-organisme en charge de la filière est en train de rédiger sa proposition de réponse à ce dernier.”
Quelque chose à ajouter, un conseil à donner ?
“Une phrase que j’aime beaucoup qui vient de la fondatrice de Rejoué : “Essayons, au pire ça marche!”
J’aime cette phrase car elle exprime pour moi le fait qu’il est important de tenter au-delà de ses peurs. Qu’une expérience réussie ou non est toujours une occasion d’apprendre, et que le pire, c’est de passer sa vie à se demander : “Et si je l’avais fait ?”.”
Un grand merci, Gabrielle, pour ton témoignage !