Alice, la logistique au service de l’économie circulaire

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Plan de l'article

Afin de vous aider à trouver le job de sens qui est fait pour vous, des heureux travailleurs ont gentiment accepté de partager un bout de leur histoire…

Qui es-tu ? 

“Je m’appelle Alice, je suis responsable du développement national chez Murfy, une startup qui propose un nouveau service de réparation d’électroménager.”

Quel a été ton déclic pour trouver ton job de sens ?

“Je me sens concernée par l’écologie depuis toujours. Mes parents sont engagés depuis longtemps. J’ai donc été sensibilisée très jeune aux enjeux environnementaux. 

A la fin de mes études en 2016, j’ai commencé à travailler en logistique dans de grands groupes qui n’étaient pas particulièrement engagés pour l’environnement. Très vite, je me suis rendue compte que ça allait à l’encontre de toutes mes valeurs et j’étais très malheureuse dans ces postes. 

En 2018, j’en ai eu marre. Mon travail n’avait plus de sens pour moi. J’ai commencé à réfléchir à ce que je pouvais faire. C’était assez délicat, car je venais de finir mes études. Je me disais que j’aurais dû avoir cette prise de conscience avant. J’ai donc réalisé plusieurs entretiens et bilans de compétences avec des conseillers de l’APEC pour savoir ce qui pourrait me correspondre. 

Ça m’a apporté une certaine aide mais ces personnes n’étaient pas assez spécialisées : elles n’avaient pas la même sensibilité que moi pour l’écologie et ne comprenaient pas forcément bien ce que je cherchais. 

A l’époque, j’allais à la Maison du Zéro Déchet, où j’ai participé à un atelier animé par Laura pour présenter Mon Job de Sens. Ça m’a beaucoup parlé, je me suis dit que l’accompagnement qu’elle proposait pouvait m’aider. De toute façon, je n’avais rien à perdre, et je me suis lancée.”

Qu’est-ce que ton expérience avec Mon Job de Sens t’a apporté ?

“D’abord, je me suis sentie moins seule. Je me suis retrouvée avec d’autres personnes dans le même  cas que moi, et ça m’a fait énormément de bien. C’était rassurant de savoir que d’autres avaient les mêmes craintes, les mêmes doutes, et le même état d’esprit. 

Cela m’a aussi permis de mieux comprendre ce que je recherchais. J’avais commencé à envoyer des candidatures à des cabinets spécialisés en RSE, alors que je n’avais pas forcément de compétences pour ce genre de boulot. C’était presque par désespoir ! 

Mon Job de Sens m’a permis de me dire : “J’ai des compétences, et je peux agir autrement. Je peux trouver du sens dans mon travail autrement qu’en bossant pour une entreprise dite verte.” 

Ça m’a ouvert des horizons. J’ai ainsi réalisé que je pouvais mener plein d’actions porteuses de sens pour moi, même si elles n’étaient pas directement liées au travail dans un premier temps. Ça a véritablement élargi le champ des possibles pour moi.”

Et après Mon Job de Sens ?

“Une fois le parcours Mon Job de Sens terminé, l’un de mes meilleurs amis a monté son entreprise : Murfy. Il savait que j’étais un peu perdue et en recherche de reconversion. Son projet m’intéressait beaucoup. Ils étaient en phase de forte croissance et avaient besoin de quelqu’un. 

On a beaucoup échangé sur la vision qu’il voulait porter avec ce projet, et c’est ça qui m’a convaincu d’ailleurs. L’objectif était de réduire les déchets électroménagers, favoriser la réparation et l’emploi local. Il souhaitait mettre en place une vraie politique sociale au sein de l’entreprise, proposer des emplois stables. J’étais vraiment conquise sur tous les aspects. 

Il m’avait en revanche prévenue que ma rémunération serait au départ inférieure à ce que j’avais connu dans mes précédentes expériences, le temps de débloquer un budget grâce à une levée de fonds. Mais c’était un sacrifice que j’étais prête à faire. 

Je savais aussi que j’aurais beaucoup de travail et que je commencerais avec des missions très polyvalentes pour accompagner les débuts de l’entreprise. Mais c’était un beau challenge. J’ai donc décidé de démissionner de mon poste et de me lancer chez Murfy.”

Comment se sont passés tes débuts chez Murfy ? Et maintenant ?

“Comme annoncé au départ, pendant 8 mois, j’ai eu des missions très variées. C’était très intéressant. J’étais la première salariée en CDI au siège et il y avait 5 salariés techniciens. Huit mois plus tard, on était un peu plus de 50 employés. 

J’ai alors formé les personnes qui ont repris mes missions et j’ai pu me concentrer sur ce qui se rapprochait plus de mon métier, à savoir la logistique. On ouvrait à ce moment-là un atelier de reconditionnement à Bobigny, et j’y ai mis en place les premiers process de réparation. C’est là que mes missions ont vraiment rejoint mes compétences. 

Depuis, Murfy a énormément changé : nous sommes 150 salariés ! Mes missions ont évolué avec plusieurs changements de poste. C’est assez enrichissant et je me sens très bien depuis que je suis là, parce que je partage les valeurs de l’entreprise. 

Je travaille avec beaucoup de salariés qui partagent une même conscience écologique. Ensemble, on cherche à mener une réflexion globale pour intégrer l’écologie dans toutes nos actions.”

Sur quels sujets as-tu travaillé en matière de logistique ?

“C’est assez vaste, il y a énormément de sujets en lien avec la logistique dans l’entreprise. Par exemple, il y a de nombreux trajets entre chacun de nos ateliers de reconditionnement qui peuvent être optimisés pour limiter les allers-retours. 

Au démarrage, on faisait “avec les moyens du bord”, on devait jeter beaucoup d’appareils électroménagers impossibles à réparer, on utilisait des produits pas forcément éco-responsables. Très vite, on a voulu changer ça, en utilisant du vinaigre blanc dilué par exemple.  On récupère aussi désormais les pièces détachées sur les appareils qui ne peuvent pas être réparés pour les réutiliser sur d’autres appareils. 

Cette attitude va même au-delà de la logistique, c’est notre façon de travailler en général. Il y a énormément de choses à faire et à questionner dans une entreprise et on peut souvent trouver des solutions pour faire mieux.”

Quelles sont les activités de Murfy ?

“Chez Murfy, la première activité est la réparation à domicile, avec des techniciens salariés qui se déplacent chez les clients pour réparer les appareils électroménagers. La deuxième activité est la réparation et le reconditionnement en atelier. Nous avons plusieurs ateliers en France dans lesquels nous réparons, reconditionnons et revendons via notre site internet. 

Chaque nouvelle activité permet de répondre à un problème que l’on a identifié. Par exemple, l’idée de reconditionner des appareils est venue lorsqu’on a réalisé que 10 % des appareils n’étaient pas réparables à domicile. Soit parce que la pièce n’était plus disponible, soit parce que la pièce était trop compliquée à remplacer sur place. On voulait dans ces cas-là pouvoir proposer un appareil reconditionné à la place de l’ancien. C’est comme ça que l’on a ouvert les ateliers de reconditionnement. 

De même, on s’est rendu compte qu’il était extrêmement difficile de recruter des techniciens compétents car c’est un métier peu valorisé (même si ça commence à changer) et assez difficile. En perdant l’habitude de réparer nos appareils, le métier de réparateur s’est un peu perdu. 

Mais notre modèle et notre croissance ne peuvent pas être freinés parce qu’on manque de professionnels. De plus, c’est un métier riche qui peut plaire à de nombreuses personnes. C’est de là qu’est venue l’idée de créer notre propre académie pour former nos propres professionnels de la réparation. 

La première promo a commencé en janvier, et on en organise régulièrement dans nos ateliers avec une dizaine d’élèves à chaque fois, encadrés par des formateurs certifiés. On espère pouvoir pallier ce manque de personnes qualifiées ainsi. Pour l’instant, ça fonctionne très bien :  nous avons déjà 5 promos.” 

Comment peut-on devenir technicien réparateur ? Quel type de profils sont recherchés ?

“Il existe d’autres formations pour devenir technicien électroménager, en dehors de celle que l’on propose. La plus connue est celle du réseau d’école Ducretet qui dure 2 ans. L’Afpa propose aussi des formations sur 7 mois. 

Nous avons de plus en plus de profils entre 20 et 60 ans, qui travaillaient dans des bureaux et qui sont en reconversion chez nous. Tous les profils peuvent donc suivre notre formation, il suffit d’être un peu bricoleur et curieux. 

Celle-ci dure 6 mois. Les 3 premiers mois se déroulent au sein de nos ateliers avec un programme à la fois théorique et pratique. Les 3 mois suivants se font en quasi autonomie : les élèves interviennent à domicile ou en atelier accompagnés par des techniciens expérimentés. 

Nous avons pour l’instant 4 ateliers situés en Ile-de-France, à Lille, Lyon et Nantes. Cela permet de regrouper de temps en temps les équipes itinérantes qui font de la réparation à domicile pour se rencontrer. Et notre siège est à Paris.”

Qu’est-ce qui a changé pour toi depuis que tu travailles chez Murfy ?

“Je pense que je travaille beaucoup plus, mais parce que je suis passionnée par ce que je fais. Nous avons des challenges énormes car notre ambition est haute. On se donne beaucoup, et quand on arrive à atteindre les objectifs qu’on s’est fixés, c’est hyper satisfaisant ! Globalement, ça m’apporte énormément. 

Mon environnement de travail est beaucoup plus agréable ici, parce que je travaille avec des gens avec qui j’ai plus de points communs. J’ai le même âge que les fondateurs, ce qui donne une certaine proximité, d’autant plus que je les connaissais avant de travailler avec eux. 

Je me sens beaucoup mieux dans mon travail. J’ai la possibilité de dire quand les choses ne vont pas ou quand ce que je fais ne me plait pas. 

J’ai la chance de pouvoir changer régulièrement de missions, je n’ai jamais de routine. Comme je suis dans une entreprise avec une culture positive de l’échec, je tente énormément de choses et je rencontre des gens très différents qui me nourrissent. Ça a aussi modifié ma façon de travailler. Avant j’avais très peur de l’échec, et maintenant, je sais que ce n’est pas grave si je me plante, il faut juste savoir rebondir.

Depuis mon embauche, mon niveau de salaire a aussi augmenté, et est maintenant supérieur à ce que je gagnais dans mes postes précédents, notamment parce que mes responsabilités ont évolué.”

Quels sont vos enjeux actuels ?

“Notre principal enjeu jusqu’à fin 2022, c’est d’être présent partout en France, et d’atteindre un équilibre en termes de rentabilité. Nous avons eu de belles rentrées d’argent que l’on a investi, et la nouvelle étape est maintenant de consolider notre marge pour stabiliser notre modèle économique. 

Par la suite, on aimerait exporter notre modèle et donner ce réflexe de réparation à d’autres pays européens qui ne l’ont pas encore comme l’Espagne et l’Italie. On espère aussi étendre cela à tous les objets qui peuvent se réparer, notre objectif étant toujours de réduire au maximum les déchets d’équipements électriques et électroniques.

Nous avons également un enjeu de recrutement. Nous avons besoin d’agrandir nos équipes de techniciens. On recrute aussi beaucoup d’opérateurs logistiques, de chefs d’atelier pour les ateliers existants et futurs. Nous cherchons aussi des profils dans les fonctions supports : contrôle de gestion, etc. Vous pouvez retrouver toutes nos offres d’emploi sur Welcome to the Jungle et LinkedIn.”

Un conseil à partager pour trouver son job de sens ?

“Trouver son job de sens, ça vient de beaucoup de discussions, de rencontres, d’échanges, et de réflexions. 

Mon premier conseil, c’est ne pas hésiter à parler de vos envies professionnelles autour de vous. Pour ma part, je participais aussi à de nombreuses conférences sur des sujets qui me tenaient à cœur (l’écologie, l’éco-féminisme, etc.) où je rencontrais beaucoup de personnes et me créais un réseau. J’essayais d’être curieuse et ouverte d’esprit. 

Ensuite, il s’agit d’arriver à se poser les bonnes questions. Se demander : “qu’est-ce qui me tient le plus à cœur ? Qu’est-ce qui pourrait le mieux me convenir ?”. Et ce n’est pas forcément déterminer dans quelle entreprise vous allez travailler, mais vraiment vous interroger sur ce qui vous fait vous sentir bien et ce que vous aimez faire. 

Je sais que c’est compliqué de répondre à ces questions et de savoir ce qui correspond exactement à ce qu’on a envie de faire, mais on peut aussi prendre la chose à l’envers : “qu’est-ce que je déteste faire et qu’est-ce que je ne veux surtout pas faire ?”.

J’ai personnellement commencé par cela, et dès que je retourne vers des choses dans lesquelles je ne me sens pas bien, je m’en rends compte immédiatement et je fais en sorte de les enlever de mon quotidien.”

Un grand merci, Alice, pour ton témoignage !

Pour en savoir plus sur le recrutement et la formation chez Murfy, c’est par là, et pour voir leurs offres d’emploi du moment, c’est par ici !

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