Travailler dans le secteur de l’alimentation durable

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Plan de l'article

Travailler dans le secteur de l’alimentation durable, c’est contribuer à répondre à l’un des trois besoins fondamentaux de l’Homme. Ça, c’est un job de sens !

Du champ à l’assiette, l’alimentation durable est un secteur aux enjeux majeurs

Des défis environnementaux et sociaux nombreux qui nécessitent une multitude de métiers

Actuellement, le système alimentaire, grâce auquel la nourriture arrive jusqu’à nos assiettes, est confronté à de nombreux défis qu’il est nécessaire de relever comme :

  • Son impact sur l’environnement : émission de gaz à effet de serre, pollution de l’eau, des sols et de l’air, raréfaction des ressources, biodiversité menacée, etc.
  • Les problèmes de santé publique : sous-alimentation et sur-alimentation, maladies liées à l’alimentation (diabète, obésité, maladies cardiovasculaires, nourriture trop riche en matières grasses, sucre, sel et viande, etc.) 
  • Le gaspillage alimentaire
  • Problématiques sociales, éthiques, etc.

Pourtant, lorsqu’on pense aux emplois dans le secteur de l’alimentation durable, on pense immédiatement à la production alimentaire biologique, aux magasins bio et de vrac, ou encore aux restaurants bio… Mais la diversité d’emplois dans ce secteur est tellement plus vaste ! Chacun peut y trouver une cause qui a du sens pour lui et qui correspond à ses compétences et talents.

L’alimentation durable est un secteur vaste qui regroupe de nombreuses filières d’emploi

Les métiers du secteur alimentaire peuvent être distingués en deux grandes catégories :

  • Il y a d’une part les métiers qui sont directement impliqués dans le système alimentaire et permettent donc à la nourriture d’être produite et d’arriver jusqu’à nos assiettes
  • Et d’autre part, les métiers qui influent sur nos choix de consommation et par conséquence, sur ce système.

Le schéma suivant permet d’avoir une vue d’ensemble du secteur de l’alimentation durable. On retrouve ainsi comme grandes catégories : la production, la transformation, la commercialisation, la collecte et le transport, la gestion des déchets et les acteurs d’influence.

Pour chaque catégorie, il est possible de mener des actions afin de rendre le système alimentaire plus durable. Et parce que les exemples sont plus parlants, voici une sélection d’initiatives alimentaires à impact positif.

La production alimentaire : des modèles d’agriculture durable à développer

Tout commence par la production alimentaire. En France, seulement 7,5% des terres agricoles sont cultivées en bio.

Fermes d’avenir : accélérer la transition agroécologique en s’inspirant de la permaculture

Dans le but de promouvoir un nouveau modèle d’agriculture plus respectueux de l’environnement, Maxime De Rostolan a créé l’association Fermes d’avenir. Une micro-ferme expérimentale basée sur les principes de l’agroécologie a été créée afin de servir de modèle. Grâce à cette expérience, des outils d’aide à la mise en place d’une exploitation ont pu être élaborés. Ces outils sont aussi bien destinés aux agriculteurs déjà installés souhaitant faire évoluer leurs pratiques qu’aux agriculteurs en devenir. L’association ne s’est pas limitée à l’accompagnement des exploitants agricoles.

En effet, d’autres projets connexes ont vu le jour : des formations, l’organisation d’un concours pour financer la transition agricole, des missions de conseil, le Tour Fermes d’Avenir… Actuellement, l’association mène également des actions de lobbying citoyen. Ces différentes missions sont effectuées grâce à une équipe aux profils variés : comptables, chargé de communication, chargés de mission, chefs de projets, ingénieur agronome, responsable de ferme…

La ferme de la Condamine, un projet collectif touchant à l’alimentation et à sa production

Les « jeunes agriculteurs » de la ferme urbaine collective de la Condamine située au cœur de la métropole de Montpellier, sont eux aussi caractérisés par la diversité de leurs compétences et expériences. Ils sont issus des domaines de l’agriculture, de la gestion de l’eau, de l’animation, de la culture, de la cuisine, du travail social ou encore du paysage.

L’activité de cette ferme ne se limite pas seulement au maraîchage biologique. Forte de cette diversité, la ferme a pour activités l’aménagement et la gestion du domaine en agroforesterie, l’accueil pédagogique autour de diverses thématiques, ainsi que l’accueil d’événements culturels mêlant artistes locaux et restauration principalement cuisinée à partir des produits de la ferme.

Ce projet a été possible grâce à la métropole de Montpellier, qui a choisi de développer l’agriculture urbaine sur son territoire. Les collectivités territoriales, par le biais de plans d’aménagement du territoire et de leurs politiques publiques, ont un grand rôle à jouer dans le développement de l’agriculture urbaine ainsi que la durabilité du système alimentaire en général. Elles ont par exemple aussi la possibilité d’agir au niveau de la restauration collective et de la gestion des déchets organiques.

Distribution alimentaire : diversifier les canaux et s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs

Source : BioCoop Sisteron

Faire évoluer les pratiques de la grande distribution

La grande distribution a elle aussi un rôle important à jouer, puisqu’environ 70% des achats alimentaires y sont effectués. Elle constitue un maillon majeur du système alimentaire. Face à la demande du consommateur, les enseignes modifient peu à peu leur offre.

Les améliorations à effectuer pour plus de durabilité sont encore nombreuses : réduction du suremballage, amélioration de la qualité nutritionnelle des produits… mais aussi rémunération plus juste des producteurs. Si vous aimez les défis, foncez !

Favoriser les circuits courts et la production locale

A beaucoup plus petite échelle, se développent les magasins de producteurs comme à Paris avec les magasins La récolte, permettant aux citadins de s’approvisionner en direct des producteurs, ce qui n’est pas toujours évident lorsqu’on vit dans les grandes villes.

Face à la demande grandissante des consommateurs, la vente en circuit court se développe également grâce aux plateformes en ligne. L’une des plus connue est La ruche qui dit oui !, mais de nombreuses autres plateformes existent, comme Le goût est dans le pré.

Elle a été fondée par Agnès Poujol Hardy, dont le but est de faire découvrir aux consommateurs des produits « bons à tomber par terre et respectueux de la Terre » ! Ces solutions permettent de rendre les produits de producteurs locaux plus accessibles notamment pour les citadins vivant loin des producteurs.

Rendre le bio accessible au plus grand nombre

La difficulté d’accès aux produits alimentaires dits durables est également due au coût des produits, un frein pour beaucoup de consommateurs. Les magasins en ligne de produits d’épicerie biologiques La Fourche et Aurore Market ont pour but de rendre le bio accessible au plus grand nombre. Ils fonctionnent grâce à un système d’abonnement ou d’adhésion, qui permet d’accéder à des produits moins chers que dans les magasins bio.

De plus, ces plateformes ont ajouté une dimension solidaire à leur plateforme en créant chacune des programmes pour faciliter l’achat sur leur site aux personnes à faibles revenus en partenariat avec des associations :

  • Le Programme social Aurore Universel s’adresse aux personnes n’ayant pas les moyens de payer l’adhésion : adhésion d’un an gratuite
  • Le Programme La Fourche pour Tous, c’est une adhésion achetée = une adhésion offerte à une famille à faible revenu

La lutte contre le gaspillage : un défi à relever à tous les niveaux pour une alimentation durable

Source : Foerster / CC0 1.0 / Wikimedia Commons

Diminuer le (sur)emballage et développer le vrac

Une autre grande problématique du système alimentaire est la production de déchets due aux emballages. L’offre de vrac augmente considérablement, que ce soit grâce à des rayons dédiés dans les supermarchés et magasins bio ou par le développement de magasins entièrement dédiés au vrac. C’est cependant plus difficile d’accéder à cette offre lorsque l’on s’éloigne des centres villes. Par ailleurs, certaines personnes ont du mal à se lancer dans la démarche de réduction des déchets, la trouvant trop contraignante.

Face à ce constat, Laura Boudier et Célia Baracchini ont créé Ze Drive, un drive zéro déchet en Nouvelle-Aquitaine, qui ouvrira prochainement. Ce magasin combinera le concept d’une épicerie vrac, la qualité de produits d’un magasin bio, l’offre locale d’un magasin de producteurs et le service d’un drive.

Le principe est simple : on commande ses courses en ligne, puis on vient les récupérer en magasin, où elles ont été préparées dans des contenants réutilisables. Puis, la fois suivante, on ramène les contenants au magasin afin qu’ils soient nettoyés et réutilisés. Cela permet ainsi de rendre la réduction des déchets plus accessible pour les personnes vivant à la périphérie des villes et/ou manquant de temps.

Le retour de la consigne, qui s’inscrit dans une démarche zéro déchet, participe également au développement d’un mode de distribution plus circulaire, qui permet de réduire les emballages. Jean Bouteille fait partie des acteurs qui facilitent la vente en vrac de liquides en proposant des bouteilles réutilisables et consignées pour permettre aux consommateurs d’acheter des produits liquides sans générer de déchets.

Réduire le gaspillage avant même la mise en vente des produits alimentaires

En plus du gaspillage des ressources du au suremballage, un tiers de la production alimentaire mondiale est gaspillée. On évalue entre 8% et 15% la part de produits jetés uniquement en raison de critères esthétiques.

Des initiatives peuvent être développées pour réduire le gaspillage dès la récolte grâce à l’étape de transformation, qu’elle soit industrielle ou artisanale. On peut citer comme exemple les confitures Re-Belle, fabriquées avec des fruits et légumes écartés des circuits de distribution.

Optimiser la gestion des invendus

Mais le gaspillage a lieu également après la mise en vente des produits. C’est en ayant observé que les invendus d’une boulangerie étaient sur le point d’être jetés, que Lucie Basch a eu l’idée de lancer Too Good To Go.

Cette application aide à lutter contre le gaspillage alimentaire en permettant aux restaurateurs et commerçants (boulangeries, supermarchés, etc.) de mettre en vente leurs invendus à la fin du service ou des produits qui vont être périmés pour éviter que la nourriture finisse à la poubelle.

Ainsi, c’est un modèle gagnant-gagnant, puisqu’il permet au restaurateur/commerçant de vendre ses produits invendus et au consommateur de faire des économies tout en faisant une bonne action : du bien à la planète. Les applications mobiles comme celle-ci influencent les choix de consommation et par conséquence le système alimentaire.

Faciliter les choix du consommateur et identifier les acteurs engagés

Le Label Ecotable, co-fondé par Fanny Giansetto, est également un bel exemple d’initiative influant sur les modes de consommation. En effet, il permet au consommateur d’identifier les restaurants et les commerces de bouche aux pratiques écoresponsables. Le label compte trois niveaux d’écoresponsabilité et attribue des « badges » (100% végétarien ou végan, biologique, etc.), ce qui permet au consommateur de choisir en toute transparence où se restaurer.

Mais Ecotable n’est pas seulement un label de restauration durable. Il permet aussi de sensibiliser et de partager les bonnes pratiques, créer un réseau d’acteurs engagés et d’accompagner les restaurateurs pour leur faciliter la mise en place d’une démarche éco-responsable.

Le restaurant militant pour une alimentation durable Yuman, situé dans le 13e arrondissement de Paris, fait partie des restaurants ayant reçu le label Ecotable. Son fondateur Gilles Tessier, issu du secteur pharmaceutique, s’est reconverti dans la restauration afin d’être plus en accord avec ses motivations profondes et sa vision du monde.

Chez Yuman, l’alimentation servie est 100% biologique, au maximum d’origine française, et tout le monde est le bienvenu : mangeurs de viandes et de poissons, végétariens, personnes aux régimes spécifiques (sans gluten et sans lactose). Tout est fait pour limiter le gaspillage alimentaire, réduire les consommations d’eau et d’énergie grâce au personnel formé aux éco-gestes. La démarche du restaurant est globale puisque le cadre lui-même a été pensé en respectant l’environnement avec l’utilisation de peinture écologique et un mobilier créé à partir de matériaux recyclés.

Le compostage, dernier maillon qui permet de rendre le système alimentaire circulaire

Les déchets organiques représentent plus d’un tiers de nos poubelles. Toute une filière doit être développée : innovations technologiques, développement du secteur et nouveaux métiers comme celui de « maître composteur ». Les collectivités territoriales sont en charge de la gestion des déchets et ont donc un rôle à jouer sur ce sujet.

Mais des initiatives existent déjà pour compenser le manque actuel de solutions pour la gestion des biodéchets. Voici deux exemples complémentaires de revalorisation des matières organiques.

Alimentation durable, compostage
Source : herb007, Pixabay

La Tricyclerie, pour valoriser les déchets de la restauration à Nantes

La Tricyclerie a été fondée par Coline Billon. Elle a eu l’idée d’agir auprès des restaurateurs et professionnels. La matière organique est collectée à vélo auprès des restaurants, entreprises et commerçants dans le centre ville de Nantes pour être valorisée sous forme de compost à proximité de la ville et ensuite distribuée localement. 

Ce projet propose également des ateliers thématiques d’animation et de sensibilisation à destination des milieux scolaires et professionnels.

Les Alchimistes, la production d’engrais naturel au cœur des villes

Cette initiative s’adapte parfaitement dans les petites agglomérations, mais pas pour les plus grandes qui génèrent beaucoup de déchets et pour lesquelles l’espace est limité. La société Les Alchimistes, est adaptée à ces agglomérations puisque leur technique de compostage est exploitable au cœur même des villes. Les Alchimistes sont ainsi présents en Ile de France, sur Toulon, Toulouse et Marseille.

Les déchets organiques sont collectés chaque matin en camion ou vélo électrique et sont acheminés sur des sites micro-industriels de compostage. La technique utilisée est le compostage électromécanique, qui est réalisé dans une grande enceinte en inox. Elle permet ainsi d’éviter les éventuelles odeurs et nuisibles. De plus, cette technique permet de réduire à cinq semaines, la fabrication d’engrais naturel, contre un an au minimum pour un traitement classique.

Le compostage est ainsi « le dernier maillon de l’assiette à la terre », c’est ce qui permet de rendre le système alimentaire circulaire.

Une multitude de métiers au service de l’alimentation durable

Nous avons fait le tour des exemples d’initiatives en termes d’alimentation durable présentées ici. Les deux derniers exemples représentent bien le défi du système alimentaire : il n’existe pas une solution à un problème, mais une diversité selon les besoins, les contraintes et les échelles de territoires. Les initiatives doivent être développées de manière complémentaire.

La diversité des métiers de ce secteur est extrêmement vaste. Tous les profils ont quelque chose à apporter : métiers administratifs, de logistique, de gestion, professionnels de santé, journalistes, cuisiniers, ingénieurs, chargé de communication, juristes…

Le système alimentaire doit être entièrement réinventé, alors, lancez-vous !

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