Pauline, passionnée des relations internationales à l’ONU

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Afin de vous aider à trouver le job de sens qui est fait pour vous, des heureux travailleurs ont gentiment accepté de partager un bout de leur histoire…

Qui es-tu, quel est ton parcours ? 

« Je m’appelle Pauline, j’ai 29 ans et je travaille à l’Office des Nations Unies à Genève. Originaire d’un village au cœur des Alpes, les Contamines Montjoie, j’ai eu la chance de grandir en montagne et de pratiquer le ski alpin dès mon plus jeune âge.

Mon appétence pour les relations internationales a commencé en classe de 5ème. Je n’avais jamais voyagé à l’étranger avec mes parents, mais je rêvais de partir faire de l’humanitaire, d’apprendre plusieurs langues étrangères et d’être immergée dans une culture différente. Ce rêve ne s’est pas réalisé tout de suite, mais il est devenu le fil rouge de mon parcours post-bac.

Après une classe prépa B/L, j’ai intégré l’ENS (département sciences sociales) et l’ESSEC (Master Grande Ecole, spécialisation entrepreneuriat social). En parallèle, j’ai suivi un master en relations internationales en Italie. Je n’arrivais pas à faire un choix, donc j’ai décidé de ne pas choisir et de suivre ces différents cursus complémentaires ! On m’avait dit que ce serait trop dur, incompatible, ingérable… mais j’étais intimement convaincue que c’était jouable, donc j’ai tenté l’expérience ! »

Comment s’est passé ton déclic pour chercher ton job de sens ?

« Guidée par ma passion pour la coopération internationale et mon vif intérêt pour les langues étrangères, j’ai vécu de multiples expériences à l’étranger : études au Canada, en Italie et à Singapour, stage au Brésil, emplois étudiants en Grèce, au Royaume-Uni et en Espagne.

Mon déclic vers la quête d’un job de sens fut mon stage au Brésil : j’ai participé à la création d’un social business pour la gestion des déchets. L’objectif était de comprendre les problèmes, enjeux et besoins locaux, de négocier avec la communauté locale et d’établir un business plan pour la gestion des déchets. C’est ce stage qui a initié mon ambition d’avoir un impact positif à travers mon travail et de m’investir au service de l’intérêt général. »

Quel est ton parcours professionnel ? Comment es-tu arrivée dans ton job actuel ?

« Mon parcours professionnel atypique, à la fois dans le secteur public et le secteur privé, a commencé en 2014 en apprentissage chez Deloitte (équipe de la Fondation & du conseil secteur public). Mon expérience à la Fondation m’a appris à gérer en autonomie des projets d’utilité publique dans les domaines de l’éducation et de la solidarité. J’ai eu beaucoup de plaisir à m’engager sur ces missions captivantes en collaboration avec des partenaires associatifs.

En 2016, grâce à une mission de conseil réussie pour le Ministère des Affaires étrangères, je suis devenue conseillère au sein d’un cabinet ministériel à 24 ans. Lors de cette expérience passionnante au cabinet Développement de la Francophonie, j’étais notamment responsable des sujets francophonie, éducation et économie sociale et solidaire. J’ai par exemple piloté le concours « La France s’engage au Sud » qui récompense des entreprises sociales et des associations originaires d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et d’Asie du Sud-Est. Notre critère fondamental : les projets devaient répondre de façon concrète et pérenne à des enjeux sociétaux ou environnementaux.

Forte de cette première expérience en relations internationales, j’ai ensuite obtenu un poste à Bercy en tant que responsable du suivi institutionnel de l’OCDE et de la préparation des réunions G7/G20. Dans les deux ministères, j’ai eu la chance de réaliser des missions professionnelles à l’étranger : j’ai par exemple accompagné le ministre au Sommet de la Francophonie à Madagascar en 2016 et participé à une mission à Mendoza lors du G20 en Argentine en 2018.

Je rêvais depuis longtemps de rejoindre l’ONU et j’ai donc tout mis en œuvre pour y parvenir. A l’issue d’un processus de candidature sélectif et long, j’ai obtenu en mai 2020 un poste au cabinet de la Directrice-Générale de l’Office des Nations Unies à Genève. Je suis très heureuse d’être à l’ONU et j’espère de tout cœur poursuivre ma carrière ici. »

A quoi ressemble ta vie professionnelle aujourd’hui ? Comment gères-tu ton équilibre vie pro / vie perso ?

« Aujourd’hui, je travaille sur des sujets très variés, tels que le multilatéralisme, les droits de l’homme, la francophonie, l’éducation, la paix ou encore les objectifs du développement durable. Le cadre de travail multiculturel me plait énormément et mes journées sont rythmées par la rédaction de discours, éléments de langage, notes de contexte ou encore de fiches thématiques sur de nombreux pays. En équipe, nous préparons de multiples évènements et sommets internationaux, ainsi que des réunions avec des partenaires extérieurs.

A Genève, j’ai la chance d’avoir un équilibre de vie pro/vie perso bien meilleur que dans mes anciens postes. J’ai également l’opportunité de pouvoir skier le weekend en Suisse, c’est une chance incroyable ! J’ai même pu poursuivre la formation de monitrice de ski que j’avais commencé en Suisse il y a bientôt dix ans. Je ressens un changement très positif dans ma qualité de vie depuis que j’ai déménagé à Genève dans ce cadre qui me correspond idéalement. »

Comment as-tu fait pour te créer un réseau dans un milieu a priori difficile d’accès ?

« Je suis issue d’une famille montagnarde pour qui la ville et le monde des relations internationales sont totalement méconnus. Ma famille a pourtant toujours été mon premier soutien pour m’encourager à suivre mes rêves et relever les défis.

J’ai bien sûr expérimenté quelques difficultés à plusieurs reprises, mais ceci a forgé mon caractère et décuplé ma persévérance. Je repense par exemple à la recherche de stage à la fin de ma classe prépa : j’ai envoyé plus de 40 candidatures sans aucune réponse… J’ai finalement réalisé un stage à l’Express à Paris, ce fut vrai coup de pouce pour ma future carrière.

J’ai aussi croisé la route de personnes bienveillantes et leur aide fut très précieuse pour construire mon parcours. Je suis ainsi restée en contact avec des anciens collègues proches ainsi que plusieurs anciens managers et directeurs. Je n’avais aucun réseau au début de mes études, mais j’ai réussi à le tisser au fur et à mesure des expériences.

Par ailleurs, je me suis parfois sentie en décalage, dans un milieu très éloigné du mien (à Bercy par exemple), et j’ai dû m’adapter à cette sphère élitiste. Dans le système français, l’ENA est quasiment indispensable pour accéder aux hauts postes de la fonction publique, mais ailleurs ce n’est pas le cas. Je n’ai pas voulu faire l’ENA car ceci ne correspondait pas à mes aspirations : je ne voulais pas un poste haut placé quelque part dans la haute administration française mais un poste dans le domaine qui m’intéresse, la coopération internationale.

Avec du travail, de la persévérance, une grande volonté et de l’optimisme, c’est possible ! A vous aussi de croire en vos capacités pour surmonter les obstacles et décrocher votre job de sens ! »

Quelles leçons as-tu retenues de tes différentes expériences ?

« J’ai bien sûr fait plusieurs erreurs qui ont finalement été bénéfiques pour avancer et construire un parcours qui me corresponde vraiment.

Ma première erreur : toujours vouloir en faire plus. Pendant mes études, j’ai refusé de me fixer des limites et j’ai donc saisi toutes les opportunités. Ainsi, j’ai cumulé plusieurs masters, tout en faisant des stages et emplois étudiants à chaque période de vacances : une vie très stimulante mais des périodes de repos quasiment inexistantes…

Par ces expériences, j’ai développé des compétences très utiles pour ma carrière : sens de l’organisation, proactivité, capacité à travailler rapidement et efficacement. Néanmoins, j’ai oublié de garder du temps pour mes proches et mes passions et de prendre soin de moi.

Plus tard, en 2017, j’ai fait l’erreur de choisir un poste à Bercy alors qu’il ne répondait pas exactement à mes aspirations. Grace à ce poste, j’ai réalisé que je ne voulais plus faire de concessions, mais travailler uniquement sur les sujets qui me plaisent profondément.

À la suite de ces expériences j’ai essayé de tirer les leçons du passé pour construire un avenir qui me corresponde davantage. Les erreurs ne sont pas forcément des échecs, elles nous permettent de mieux rebondir. »

Quel serait ton conseil pour quelqu’un qui cherche son job de sens ?

“Je vous conseille de parler avec des personnes qui exercent des métiers qui peuvent potentiellement vous intéresser. Je suis sûre que beaucoup de gens seront heureux de partager leur expérience avec vous. N’hésitez pas les contacter, via LinkedIn par exemple.

Vous pouvez aussi réaliser un bilan de compétences à impact positif avec Mon Job de Sens. Cette structure est là pour vous accompagner donc je pense qu’il faut saisir cette chance. Je sais par exemple que la méthode de l’Ikigai fonctionne très bien.

En somme, je vous conseille de consulter les sites des cabinets de recrutement Orientation Durable et Birdeo qui proposent des postes au service de l’intérêt général. Renseignez-vous, assistez à des événements, des forums, même si tout est virtuel pour l’instant…

Vous pouvez également consulter le Programme Transformation de l’Engage University. En 2019, j’ai suivi cette formation dont l’objectif est de renforcer sa connaissance des enjeux contemporains et d’acquérir des compétences clés afin de mettre le bien commun au cœur de ses responsabilités. Au programme, des sujets passionnants tels que l’intelligence collective, l’environnement, la gouvernance ou encore l’éthique.

Ceci peut vous aider dans la quête d’un job de sens en adéquation avec vos valeurs et aspirations personnelles. Une fois que vous décrochez une opportunité intéressante, tentez cette nouvelle expérience. Si ce job vous correspond, vous serez capable de développer pleinement votre potentiel et de travailler avec plaisir. Dans le cas contraire, vous allez tirer les leçons de cette expérience, puis vous orienter différemment en connaissant mieux vos besoins.”

Quelque chose à ajouter ?

« Suivez votre intuition, allez vers ce qui vous plait réellement, et soyez en accord avec vos valeurs. Avancez sans vous préoccuper de l’avis des autres, de votre milieu social et sans penser à toutes les barrières qui peuvent exister !

Enfin, ne mettez pas de côté votre qualité de vie, vos passions et votre bien-être, car ceci n’est pas tenable dans la durée. Bonne chance à tous et je suis disponible avec plaisir si besoin pour vous aider à construire votre propre chemin vers un job de sens ! »

Un grand merci, Pauline, pour ton témoignage !

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