Afin de vous aider à trouver le job de sens qui est fait pour vous, des heureux travailleurs ont gentiment accepté de partager un bout de leur histoire…
Qui es-tu, quel est ton parcours ?
“Je m’appelle Laurène, et je suis directrice de la communication chez Energy Observer.
J’ai une formation d’historienne de l’art. J’ai travaillé pendant 14 ans dans les musées et les institutions culturelles, principalement en lien avec l’art contemporain. J’ai évolué au sein de la Fondation Cartier, qui mêle l’art aux sciences et à l’environnement, notamment en tant qu’adjointe à la direction de la communication. Avant cela, j’étais chargée de communication pour des projets culturels et de mécénat aux Galeries Lafayette.
Les sujets traités par la Fondation m’intéressaient beaucoup. Les artistes étant bien placés pour parler des problèmes de société en général, l’environnement était une question cruciale, pour laquelle la Fondation a très tôt réservé une place.
J’ai donc été confortée dans l’envie de glisser doucement vers ces enjeux. Je me suis documentée et investie , à travers mes actions au quotidien et à mon échelle. Côté professionnel, je me suis mise à l’écoute de potentielles opportunités. J’étais bien là où j’étais, je n’avais pas de projet très précis en tête, mais j’avais envie de me lancer dans une nouvelle aventure.
J’ai donc découvert le projet Energy Observer par hasard avec une offre de poste sur LinkedIn de responsable partenariat – événementiel. Je ne sais absolument pas pourquoi j’ai cliqué dessus car je ne connaissais pas du tout le projet !”
Qu’est-ce que le projet Energy Observer ?
“C’est un bateau fonctionnant aux énergies renouvelables et à l’hydrogène, qui est produit et stocké à bord. Ce catamaran de course reconditionné est un laboratoire flottant de la transition écologique conçu pour repousser les limites des technologies zéro émissions. Hydrogène, solaire, éolien, hydrolien, toutes les solutions y sont expérimentées, testées et optimisées pour faire des énergies propres une réalité concrète et accessible à tous.
Ce bateau fait un tour du monde pour prouver que ce système énergétique fonctionne, et qu’il peut être développé à grande échelle, sur terre et en mer. C’est aussi un plaidoyer de la transition énergétique et écologique, car nous allons à la rencontre de celles et ceux qui trouvent des solutions concrètes et réplicables à leur échelle.
Nous avons deux missions, l’une liée à l’innovation technologique et l’autre liée à la sensibilisation, à travers tous les contenus que l’on produit et diffuse. La production de contenu audiovisuel représente donc une partie importante du projet, et de mes missions. Par exemple la création de vidéos capsules diffusées sur nos réseaux sociaux, qui relatent notre odyssée, la vie à bord du bateau, les reportages sur la biodiversité ou les solutions énergétiques etc.
Nous travaillons avec une soixantaine de partenaires, financiers, institutionnels, scientifiques. Au-delà du bateau, nous développons différents projets, comme :
- le développement d’une fondation
- le village d’exposition qui suit le bateau à travers le monde pour accueillir un public large, leur expliquer le projet et mettre en avant les technologies et leurs différentes utilisations
- le lancement d’une filiale industrielle qui développe des solutions concrètes : EODev, qui va produire en série, des groupes électrohydrogène qui pourraient remplacer les groupes diesel dans l’événementiel, les data centers, les sites isolés, mais également des Range Extender Hydrogène pour le maritime, ou encore des stations flottantes pour approvisionner les utilisateurs en hydrogène vert
Quels sont les enjeux de communication concernant ce projet ?
Ce n’est pas seulement un projet de communication, l’objectif est aussi d’être dans l’action, de créer les conditions nécessaires au déploiement à grande échelle de ces technologies pour répondre aux enjeux du réchauffement climatique et de la pollution de l’air, avec des solutions énergétiques qui ne dégagent aucun CO2 et aucunes particules fines . Quand j’ai commencé en mars 2019 à ce poste, cette partie n’était pas encore véritablement lancée. Il y a eu beaucoup de travail sur l’identité de la marque et sur les objectifs à atteindre pour faire avancer ces différents projets.
Concernant la production audiovisuelle, nous développons des contenus variés avec une équipe embarquée (journaliste reporter d’images, scientifique) mais aussi en post-production pour réaliser :
- des films institutionnels (comme celui-ci),
- des reportages de quelques minutes à destination des réseaux sociaux pour décrypter différents sujets au cours de la traversée (nous en avons réalisé environ 70 en 2020)
- des sujets sur les solutions à travers le monde sur une plateforme dédiée créée en lien avec le Ministère de la Transition Écologique par le prisme des 17 Objectifs de développement durable
- 13 documentaires long format
Sur le bateau, nous avons deux équipes qui se relaient, les bordées, avec à chaque fois, un capitaine, un technicien, un ingénieur, un bosco, un chef d’expédition et un journaliste reporter d’image (JRI). Pour les contenus digitaux, l’équipe communication travaille sur l’écriture et la préparation des sujets avec la JRI et la scientifique, accompagnée d’un responsable de production. Nous avons aussi des équipes de monteurs pour la post-production. Pour les documentaires, il y a plus de monde et de moyens, avec des réalisateurs et des chefs opérateurs, qui interviennent en plus, ainsi que des diffuseurs et co-producteurs.”
Comment es-tu arrivée dans ton poste actuel ?
“J’ai eu un coup de cœur en découvrant Energy Observer : c’était un projet qui combinait beaucoup de sujets qui m’intéressaient depuis longtemps. Je n’avais pas imaginé travailler pour un projet technologique comme celui-ci mais l’idée d’exploration à travers les océans m’a beaucoup plu.
Je n’avais pas de connaissances pratiques ou de réseau dans ce domaine, j’ai donc contacté les créateurs du projet sur Linkedin de façon spontanée, et j’ai postulé à un poste de responsable événementiel. Je me suis également rendue à Saint-Malo, où le bateau et le village d’exposition étaient présents à l’occasion du départ pour la Route du Rhum, par curiosité, avec l’idée de voir à quoi cela ressemblait.
Je me suis alors documentée sur le projet, même si je ne savais pas si j’allais avoir un retour positif. Je n’avais donc pas du tout prévu que les fondateurs finiraient par me répondre ! Au cours de notre échange, ils m’ont expliqué que le poste auquel j’avais postulé était déjà pourvu, mais qu’ils cherchaient un directeur communication, et il se trouve que ça correspondait exactement aux compétences que j’avais !
Au final, je pense que c’est l’authenticité de ma démarche qui les a convaincus. Je crois que ça se ressent quand on fait des candidatures “pour faire des candidatures”, et quand on a une motivation profonde qui nous anime et qu’on est prêt à prendre des risques.
En parallèle, j’ai commencé mon accompagnement avec Mon Job de Sens, qui a été une belle respiration. On n’a pas toujours le temps de prendre du recul, et c’était important pour moi à ce moment-là de voir autre chose, entendre d’autres personnes… J’avais besoin de faire un bilan de mes compétences et de mes talents, prendre du temps pour faire le point, mais je n’étais pas dans l’idée de tout couper non plus. Il y avait moins de pression pour moi également car j’étais en poste.”
Qu’y a-t-il de différent ou nouveau dans ce poste par rapport à tes précédentes expériences ?
Le périmètre déjà : en tant que directrice de la communication, j’ai un spectre de missions et de responsabilités plus large. D’autre part, le secteur et le fait de travailler avec des corps de métier très différents : marins, ingénieurs, techniciens, journalistes, réalisateurs, producteurs, etc., dans un nouveau domaine. Ce n’était à priori pas évident de passer de l’art contemporain à la navigation et la technologie !
Il y avait un vrai changement en termes d’univers, mais dans la mécanique et les compétences liées au travail de communication, j’avais déjà les bonnes armes depuis quelques années pour les utiliser à bon escient pour ce projet. Après, je me suis bien sûr formée sur le terrain et sur les enjeux propres à Energy Observer. J’apprends en faisant, que ce soit la production audiovisuelle, l’écriture, les projets industriels…
Ce que j’ai apprécié lors de mes échanges avec ma nouvelle direction, a été leur réaction positive et leur intérêt face à des candidats comme moi, qui viennent d’horizons complètement différents. Ils ont finalement opté pour mon profil plutôt qu’un profil qui aurait pu avoir plus d’expérience dans le secteur de l’énergie par exemple. Finalement, mon expérience dans des structures mécénées, le partage de connaissances sur l’art et la culture n’est pas si éloignée de la médiation scientifique ou de la communication sur les questions environnementales et non-profit.
Par rapport à mes expériences précédentes, j’ai gagné en autonomie, je travaille sur les angles stratégiques, sur la direction artistique, je me nourris des nouvelles choses que je découvre sur le terrain. Mais surtout, j’utilise les compétences que j’ai déjà au service d’un métier qui me tient à cœur et qui a du sens pour moi.”
Comment t’es-tu formée à la communication ?
“J’ai appris en travaillant. J’ai fait un Master 2 en histoire de l’art. J’ai ensuite étudié en muséologie à l’Ecole du Louvre. J’ai suivi un module communication au cours de mon cursus, mais j’ai vraiment appris en travaillant aux Galeries Lafayette dans l’espace d’exposition, la Galerie des Galeries. Cela s’est fait naturellement car j’aimais bien écrire.
J’ai aussi fait une formation à Sciences Po pour apprendre à réaliser un plan de communication. Il existe plusieurs organismes qui proposent des formations courtes de quelques jours comme celle-ci qui sont intéressantes à suivre, surtout lorsqu’on a des droits à la formation disponibles. Cela peut être aussi dans la stratégie média, l’écriture, etc.”
Un conseil à partager que tu as tiré de ton expérience ?
“C’est l’envie et la motivation qui font que l’on se démarque auprès des recruteurs. Il ne faut pas hésiter et avoir le culot de contacter des personnes, et leur montrer votre intérêt et ce que vous pouvez apporter pour leur projet. Finalement, on n’a rien à perdre !
Si vous faites des candidatures spontanées, faites-le avec conviction. Ciblez des structures qui vous intéressent vraiment. Les outils de réseautage comme LinkedIn sont formidables, cela permet d’ouvrir son réseau.
Dans le domaine de l’environnement, j’ai recherché plein de structures et me suis mise en contact avec de nombreuses personnes pour leur demander d’échanger sur leur métier. C’est intéressant d’avoir ce type de démarche pour démystifier un poste ou un secteur, recevoir des conseils et commencer à mettre un pied dans un milieu qu’on connaît pas ou peu.”
Un grand merci, Laurène, pour ton témoignage !