Delphine, du marketing à la stratégie bas carbone

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Plan de l'article

Afin de vous aider à trouver le job de sens qui est fait pour vous, des heureux travailleurs ont gentiment accepté de partager un bout de leur histoire…

Peux-tu te présenter ?

“Je m’appelle Delphine, j’ai travaillé près de 25 ans en marketing stratégique et product management auprès d’entreprises de services et de technologies, comme La Poste, Atos, une filiale de Capgemini et Econocom. Aujourd’hui, je facilite la transformation bas carbone des entreprises.

J’ai régulièrement changé d’entreprise, ce qui m’a permis de voir différentes organisations. J’aimais mon travail, le fait d’être au cœur de l’entreprise, des besoins du client pour mieux les comprendre et adapter nos offres, savoir travailler avec les commerciaux et les équipes techniques.

À un moment donné, j’ai eu l’impression d’être dans une désillusion, que le monde des grandes entreprises ne fonctionnait pas comme il fallait. Et même en étant à un poste de direction, je n’arrivais pas à avoir une influence assez forte pour faire bouger les choses, je me demandais quelle était ma place.”

Quel a été ton déclic ?

“En 2020, j’ai décidé de quitter mon poste. Je pensais à chercher un nouveau travail dans la même branche, mais toujours avec ces questions sur le “bon” fonctionnement d’une entreprise. Puis, avec la crise sanitaire, le monde s’est figé un moment. Cela a dû créer chez moi un nouveau terrain propice pour entendre les messages liés à la situation climatique.

J’ai alors regardé une conférence de Jean-Marc Jancovici sur le sujet, ça a été mon déclic. J’ai été touchée par cette vidéo, et je ne pense pas être la seule. Il parlait de la dimension climat et de la place importante de l’énergie dans notre société, deux sujets majeurs à prendre en compte de nos jours. J’ai été bouleversée par cette réalisation, mais aussi un peu choquée de découvrir cela à 45 ans alors que c’était si fondamental, j’ai donc creusé le sujet avec une grande avidité.

J’ai trouvé plusieurs ressources, notamment le rapport du GIEC, ainsi que le livre Or noir de Matthieu Auzanneau, qui parle de l’emprise du pétrole sur notre société. C’est très éclairant et ça a énormément nourri ma volonté d’agir.”

Qu’est-ce qui t’a aidée à te lancer ?

“Après quelques recherches, j’ai voulu faire un bilan de compétences. C’est là que j’ai rencontré Mon Job de Sens. J’ai beaucoup apprécié cette approche singulière et collective, la volonté d’aider les personnes à trouver leur voie vers un métier qui ait du sens. Je me suis dit que cela m’apporterait des ressources additionnelles et spécifiques au besoin que j’avais.

Je pensais connaître mes talents, forces et faiblesses professionnelles, mais j’ai été agréablement surprise dans l’approfondissement de ces points-là durant le parcours.

J’ai aussi découvert mes sources de motivation et d’épanouissement au travail. Pour moi, il s’agit principalement de la dimension entrepreneuriale, l’autonomie et l’équilibre de vie. 

Ces facteurs évoluent dans le temps. Pour ma part, ils n’auraient pas été les mêmes il y a 10 ans par exemple. Ce besoin d’autonomie est peut-être né de cette lassitude en entreprise, ce qui m’a confortée dans l’idée de me mettre à mon compte pour une activité libérale.

En combinant mes connaissances sur le fonctionnement des entreprises et les réflexions faites durant le parcours, j’ai pu mettre des mots sur mes envies professionnelles. C’est là que mon projet est né.”

Atelier d’une fresque de la mobilité à la Cité Fertile – Pantin

As-tu eu besoin de te former, et si oui, comment ?

“Afin d’être plus pertinente et légitime, j’ai développé mon expertise à travers le bénévolat et des études personnelles. J’ai trouvé énormément de ressources en ligne (vidéos, rapports), permettant de découvrir et approfondir différents sujets. J’avais commencé ces recherches avant même le bilan de compétences et j’ai ensuite poursuivi pour en apprendre davantage.

J’ai suivi des MOOC, des supports de formation en ligne avec une progression pédagogique accessibles à tous. Proposés par des associations et des organisations d’intérêt public, ils sont disponibles sur de nombreuses plateformes comme celle de l’Éducation Nationale, appelée Fun Mooc. L’apprentissage est ludique avec des formats plus ou moins courts et une validation des acquis par un questionnaire final. Il n’y a pas de classe ou de cours, chacun est libre de le faire chez soi lorsqu’il le souhaite.

J’ai donc réalisé plusieurs formations pour approfondir mes connaissances. J’ai développé différents sujets tels que le reporting extra financier de la RSE, le bilan carbone, ou encore la facilitation en intelligence collective. A la fin, j’ai reçu une certification, qui me donne une certaine légitimité et un vernis culturel pour mieux comprendre comment les structures abordent ces sujets.”

Quelle est ton activité aujourd’hui ?

“Je suis facilitatrice en stratégie bas carbone auprès des entreprises. Je ne savais pas exactement vers où m’orienter, mais je ne voulais pas continuer dans le marketing. Je souhaitais faire quelque chose en lien avec mes préoccupations et mes valeurs.

Mon offre s’articule autour de trois volets :

  • La sensibilisation : la première étape logique est l’accompagnement des entreprises dans la sensibilisation aux enjeux climat de leurs collaborateurs, clients, fournisseurs et partenaires. J’organise des conférences et des ateliers collectifs (comme la Fresque du Climat ou de la mobilité, des ateliers narratifs).
  • La stratégie : en m’appuyant sur mes expériences passées, j’aborde avec elles l’élaboration d’une stratégie de transition, d’une résilience climatique et la transformation de leurs offres pour réduire les émissions de CO2. Les salariés sont intégrés à la réflexion.
  • La communication responsable : le déploiement d’une communication RSE pour savoir comment mettre en avant les initiatives en évitant le greenwashing.

J’ai commencé mon activité il y a tout juste un an, et aujourd’hui, je fais principalement de la sensibilisation. Les entreprises sont beaucoup plus investies sur cet axe, même s’il y a une certaine prudence dans la démarche de changement. 

Cela peut s’expliquer par leurs différents degrés de maturité  autour de ces trois axes. Je pense que beaucoup d’entre elles le font car c’est dans l’air du temps, accessible financièrement et cela remet peu de choses en question. 

La mise en place d’une nouvelle stratégie est une autre étape. Pour le moment, je n’ai pas eu de retour formel sur leur volonté d’appliquer une nouvelle stratégie pour s’inscrire dans une décroissance de l’activité.

Par contre, les entreprises actives dans le milieu écologique sont séduites par la communication responsable qui leur permet de s’interroger sur leur façon d’agir.

En parallèle de mon activité, j’ai rejoint bénévolement l’association The Shifters, qui soutient The Shift Project, présidée par Jean-Marc Jancovici. Ce réseau regroupe des bénévoles aux profils très variés, qui ont un intérêt pour la transition carbone de l’économie. Ensemble, ils souhaitent relever les défis du changement climatique et de la transition énergétique.

Avec eux, j’ai réalisé de nombreux projets formateurs qui m’ont permis d’élargir mon réseau et de rencontrer des personnes expertes dans ce nouveau champ d’intérêt pour moi.”

Des conseils à partager ?

Équilibrer vie personnelle et professionnelle

“Étant donné mon fort engagement dans l’association The Shifters, ma difficulté est de garder du temps pour ma profession, même s’il y a des synergies entre mes activités bénévoles et professionnelles. Par exemple, la fresque de la mobilité dans laquelle je suis engagée est devenue un outil de travail. 

Il faut aussi s’assurer de garder assez de temps pour la prospection et développer son activité, c’est mon point de vigilance. J’apprécie énormément de pouvoir organiser mon temps de travail comme je le souhaite, de travailler de chez moi et prendre du temps pour mes différentes activités.”

Mobiliser ses collègues

“Échanger avec des collaborateurs ou des collègues qui partagent les mêmes convictions que soi permet de se sentir moins seule. D’ailleurs, cela peut être motivant pour créer un collectif au sein de l’entreprise, ce qui se fait de plus en plus dans les grandes boîtes. C’est le cas notamment du réseau de professionnels-citoyens les Collectifs, créé pour transformer les entreprises de l’intérieur, au travers de collectifs de salariés engagés.

Les employés ainsi mobilisés conservent leur métier tout en ayant la volonté de peser sur les décisions de l’employeur, je trouve ça passionnant. Cela peut donner un élan de motivation à un collègue moins engagé ou qui se pose de nombreuses questions sur l’environnement.

Il faut donc beaucoup de relais et de dialogue au sein des entreprises, car cela demande de l’énergie, de la patience et de la détermination. Mais si toutes les personnes motivées quittent leur boîte pour devenir consultants, il n’y aura plus personne à embarquer ! C’est pour ça qu’il est aussi très important d’agir directement en interne.”

Aller à la rencontre de personnes qui partagent ses valeurs

“Si vous êtes en plein questionnement et que vous voulez agir, vous pouvez vous épanouir dans l’engagement associatif et faire des rencontres. Cela vous permettra d’échanger avec des personnes qui se posent les mêmes questions sur le plan professionnel ou écologique. 

En tout cas pour moi c’était important de rencontrer des personnes avec les mêmes convictions, car je me sentais seule après ma prise de conscience et mon entourage ne me comprenait pas toujours. Cela m’a donné du courage et de la joie de me faire de nouveaux amis, de me sentir soutenue. 

Le bilan de compétences est très positif également, cela permet de se poser les bonnes questions sur ce qu’on aime faire, en accord avec ce qu’on sait faire aussi, pour que ce soit durablement épanouissant.”

Envie d’échanger avec Delphine ? RDV sur son profil LinkedIn !

Un grand merci, Delphine, pour ton témoignage !

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