Julie, de la gestion des risques à la rénovation énergétique

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Plan de l'article

Afin de vous aider à trouver le job de sens qui est fait pour vous, des heureux travailleurs ont gentiment accepté de partager un bout de leur histoire…

Peux-tu te présenter ?

“Je m’appelle Julie, j’ai une formation en gestion des risques environnementaux et j’ai travaillé pendant 10 ans dans le domaine de la HSE (Hygiène – Sécurité – Environnement). Aujourd’hui, je suis conseillère en rénovation performante à l’Agence Locale de l’Energie et du Climat (ALEC) à Metz.”

Quel a été ton déclic ?

“Mon métier en HSE me plaisait, bien qu’il comporte un volet juridique important. Cette partie prenant une place de plus en plus importante, j’ai commencé à perdre le sens de mon travail. Pour moi, pas de risque signifiait “pas de risque d’accident”, mais pour mes clients , c’était “pas de risque de prud’hommes »… 

En 2018, je songeais à quitter mon poste pour trouver un travail qui ait plus de sens et j’ai ainsi débuté mon parcours chez Mon Job de Sens en 2018. Sans direction fixe, j’étais ouverte à toutes les possibilités.

J’ai décidé de faire une rupture conventionnelle en janvier 2020. J’ai donc mis à peu près 2 ans pour amorcer ma transition, ce qui est la durée moyenne chez la plupart des transitionneurs pour changer de voie.

C’était l’occasion d’essayer plein de choses, de rencontrer du monde et de prendre du temps pour moi. J’en ai profité pour enrichir mes connaissances et m’ouvrir l’esprit. J’ai suivi des MOOC, regardé des vidéos sur différents sujets et suivi des conférences.”

Comment s’est déroulé ta transition ?

“Je ne connaissais pas vraiment le secteur de la rénovation énergétique. Laura m’a parlé des ALEC, les Agences Locales de l’Energie et du Climat. Ma première réaction a été : “Mais je n’y connais rien, moi !” Merci le syndrome de l’imposteur ! Je suivais aussi le CLER – réseau pour la transition énergétique, qui m’a fait découvrir le métier d’animateur à énergie positive, intéressant mais pas assez rémunérateur lorsqu’on vit sur Paris. 

Alors quand j’ai vu une offre à l’ALEC du Pays messin, j’ai candidaté tout de suite. J’ai adopté une posture très sincère dans ma lettre de candidature, en mettant en avant mon souhait de réorientation, mon envie d’apprendre et mon réel intérêt pour le poste malgré mon manque de connaissances. J’ai également mentionné Dr. WATT, la formation que j’ai suivie sur le site d’Enercoop sur les économies d’énergie, ainsi que mes expériences bénévoles.

Rapidement, ils m’ont contactée pour réaliser un test écrit. J’ai regardé leurs vidéos et webinaires pour m’y préparer. J’étais encore sur le chemin du retour suite au test quand ils m’ont rappelée pour passer un entretien ! Lors de celui-ci, j’ai détaillé mon parcours, et mis en avant certains de mes principaux talents, identifiés lors du test du Gallup réalisé avec Mon Job de Sens. 

Là encore, j’ai joué la carte de l’honnêteté en ne cachant pas que j’avais peu de connaissances sur le secteur. Mon collègue qui avait participé au recrutement m’a dit plus tard : “On a tout de suite su que c’était toi qu’on choisirait, parce qu’il y avait une présence, un feeling.”  Le feeling avec l’équipe, on ne peut pas l’apporter si on ne l’a pas dès le début. Alors que les connaissances, on peut les acquérir par la suite. J’ai commencé à travailler 3 jours plus tard, en juillet 2020.”

Peux-tu nous parler de ton métier au quotidien (missions, équipe, rémunération, …) ?

“L’ALEC dans laquelle je travaille est une structure associative qui délivre un accompagnement et des conseils gratuits, neutres et indépendants en matière de rénovation énergétique. Elle fait partie du dispositif France Rénov’, qui est le service public de la rénovation de l’habitat, porté par l’Etat et les collectivités. Nous fournissons donc à nos bénéficiaires un service public gratuit et financé par leur commune. 

En tant que conseillère en rénovation énergétique, mon métier consiste à orienter les personnes souhaitant rénover leur habitation (installer une pompe à chaleur, changer des volets, etc). Cela inclut :

  • un volet technique sur la réalisation des travaux favorisant l’économie d’énergie
  • un volet financement : connaitres les différentes aides, proposer un plan de financement

Il est important de prendre en compte un certain ordre dans les rénovations pour qu’elles soient performantes. Mon rôle est de m’assurer que cela soit respecté, en pensant à l’étape qui suit les rénovations prévues pour avoir un ensemble cohérent. Dans le cas contraire, on appelle cela “tuer le gisement” de rénovation. Par exemple, s’assurer que le changement de fenêtres ou de la chaudière ne gêne pas la suite des travaux d’isolation.

Je passe beaucoup de temps à répondre au téléphone aux demandes de particuliers souhaitant des conseils sur le choix et le financement de leurs projets de rénovation. J’ai également des rendez-vous, en visio ou en présentiel selon les besoins. Dans certain cas, je me rends sur place pour effectuer des mesures, puis je rédige un rapport intégrant le gain d’énergie après travaux et un plan de financement.

Au quotidien, je m’organise comme je le souhaite. Je réalise en général deux visites chez des particuliers par semaine. Le reste du temps, je suis au bureau ou je fais des permanences décentralisées dans une maison France Services. Il est aussi possible de faire du télétravail, ce que j’ai fait pendant les confinements.

Ponctuellement, il y a aussi des animations lors de salons ou dans des mairies, pour parler des éco-gestes et de la rénovation énergétique.

A mon arrivée, j’étais la deuxième conseillère de l’équipe. Aujourd’hui, nous sommes 7 sur la région de Metz et les collectivités alentours. Il y a différents profils au sein de l’équipe, allant de 25 à 45 ans. Il existe trois autres structures sur le département, et bien d’autres en France. 

Après 10 ans dans la même boite à Paris, c’est évident que je n’allais pas retrouver ici le même niveau de rémunération. Cela dit, Pôle Emploi apporte une aide financière si le montant du salaire est inférieur à celui de l’allocation chômage, qui représente un peu plus que la simple différence entre les deux. Je continue à bénéficier de ce petit complément chaque mois (que je mets de côté pour ne pas être déstabilisée le jour où celui-ci cesse d’être versé). Mon salaire a aussi beaucoup évolué depuis mon embauche, et je gagne actuellement 2 400 € brut par mois.”

As-tu suivi une formation spécifique ?

“J’ai d’abord réalisé une formation technique de 3 jours à l’ADEME, qui est un bon début mais pas suffisant. J’ai également suivi une formation courte sur la posture de conseiller. J’ai donc continué à me former seule, et surtout, j’ai appris sur le terrain et au contact de mes collègues.

Étant moins à l’aise sur la partie technique, j’ai réalisé une veille active sur le fonctionnement des aides financières, et je suis devenue la référente sur ce sujet dans l’équipe. Mes collègues viennent me consulter lorsqu’ils ont une question à ce propos, et inversement lorsque j’ai besoin de précisions sur un point technique.

Pour me former de mon côté, j’ai suivi les MOOC Bâtiment Durable ainsi que les vidéos de CAP RENOV sur les points clés de la rénovation et les ressources du programme Climaxion, fruit de la collaboration entre l’ADEME et la Région Grand Est.”

Le secteur de la rénovation énergétique recrute-t-il ?

“La rénovation énergétique est un secteur qui recrute. Les structures, notamment publiques, sont à la recherche de candidats et n’hésitent pas à recruter des profils comme moi, issus d’un autre secteur.

 Il y a diverses raisons expliquant le manque actuel de candidats. Certaines structures sont situées dans des zones assez isolées. Et puis les salaires sont plus élevés dans le secteur privé. 

La différence entre privé et public, c’est que dans le second cas (qui est le mien), on ne vend rien et l’on n’est pas payé en fonction de la réalisation ou non des travaux. Il existe des  indépendants dans le secteur privé, mais beaucoup sont en lien direct avec des entreprises commerciales de rénovation.

Au-delà des ALEC, il existe aussi des organismes comme l’Agence nationale de l’habitat (Anah) et SOLIHA Eco Renov, qui accompagnent plus spécifiquement les propriétaires aux revenus modestes.”

As-tu des projets ?

“Je n’ai pas d’autres étapes, si ce n’est d’être ouverte d’esprit. Je sais que je ne ferai pas ce métier toute ma vie. Pas parce qu’il me déplait, mais parce que j’aime le changement et que je m’intéresse à de nombreux sujets. Mes moteurs d’intérêts actuels ne sont pas les mêmes qu’il y a deux ans, et ne seront pas les mêmes l’année prochaine. Je ne m’interdis rien.

Je fais actuellement une formation animateur nature en bénévolat. Un week-end par mois, j’apprends à reconnaître les arbres, les cris d’animaux… Je prends plaisir à découvrir les techniques d’animation.

Depuis ma précédente expérience, je sais reconnaître les signes précurseurs du mal-être au travail. Je me suis fait la promesse de m’écouter davantage, et je n’attendrai pas aussi longtemps pour effectuer une nouvelle transition si le besoin s’en fait sentir.”

Un grand merci, Julie, pour ton témoignage !

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