Simon, de la finance à la santé

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Plan de l'article

Afin de vous aider à trouver le job de sens qui est fait pour vous, des heureux travailleurs ont gentiment accepté de partager un bout de leur histoire…

Qui es-tu, quel est ton parcours ? 

“Je m’appelle Simon, et je suis actuellement project manager chez ipso santé. J’ai 34 ans, et j’ai d’abord travaillé dans la finance de marché pour un fond d’investissement pendant 10 ans. Je m’occupais principalement de l’efficacité de l’organisation pour soutenir la croissance et le déploiement international de la société.

Ces missions avaient une forte dimension internationale (Etats-Unis, Japon, etc.), ce qui rendait ce travail grisant. Je me suis ensuite spécialisé dans la stratégie commerciale, où je coordonnais l’approche commerciale pour vendre et faire connaitre nos produits , toujours dans un contexte international.

Au bout de 10 ans, j’ai décidé de complètement changer de voie, en passant de la finance à la santé, pour travailler dans une organisation qui s’appelle ipso santé. Fondée en 2012, cette structure développe des cabinets médicaux, dont l’objectif sociétal est de repenser la médecine de proximité (généralistes, sages-femmes, soins infirmiers) en dehors de l’hôpital.”

Pourquoi as- tu quitté le monde de la finance ? 

“Je n’ai jamais été très à l’aise dans le milieu dans lequel j’étais, mais j’ai laissé ce sentiment de côté pendant très longtemps. Je n’assumais pas ce rôle dans la finance, mais je me suis laissé enfermer. En effet, décider d’opérer une transition professionnelle lorsque sa carrière est déjà assez avancée est difficile, car plus on reste dans une structure, plus on est valorisé, on vous fait confiance et on vous donne des responsabilités. 

Néanmoins, plusieurs phénomènes majeurs m’ont fait basculer et m’ont poussé à changer de voie : le premier a été un événement extérieur et indépendant de ma volonté. Ma femme a eu un grave accident 2015, qui a bousculé notre vie et nos façons de procéder. Les deux années suivant cet accident ayant été très difficiles, ma femme et moi avons décidé de faire une longue coupure de cinq mois. Nous sommes alors partis aux Etats-Unis pour travailler dans des fermes. Le but était de vivre une expérience qui ne ressemblait pas à nos emplois respectifs, et de nous reconnecter avec la nature. Rétrospectivement, je me rends compte que cette expérience m’a donné le temps nécessaire pour réfléchir à ce que je voulais faire, a cassé le piège dans lequel je m’étais enfermé, et a acté le fait que je ne voulais plus être là où j’étais. 

Je me suis tout d’abord fié à une intuition. En effet, pendant ces cinq mois de pause, j’ai rencontré des professionnels du secteur de la santé, et je me suis senti concerné et intéressé par la santé des personnes. J’ai commencé à tirer ce fil, et c’est à ce moment que Mon Job de Sens est intervenu, afin de m’aider à cadrer cette piste.”

Comment s’est passée ta transition professionnelle ? 

“Lorsque j’ai commencé à parler de mon projet autour de moi, beaucoup me disaient “ne lâche pas ton job tant que tu en n’as pas un nouveau”. J’ai d’abord pensé qu’elles n’avaient pas totalement tort, mais le déclic a été de me rendre compte que c’était faux dans mon cas. Il fallait d’abord que j’acte une sortie pour me donner un coup de fouet et être vraiment efficace. 

De plus, j’avais déjà calculé que l’aspect financier de cette décision ne me mettrait pas une pression supplémentaire inutile. Cela à été pour moi le premier grand cap. Lorsqu’on opère une transition , on retrouve généralement deux écoles : 

  • ceux qui doivent d’abord quitter leur poste pour être libres et faire leur transition, 
  • et d’autres pour qui quitter leur poste avant crée un sentiment d’insécurité qui est un frein à leur transition. 

Avec mon employeur, nous avons convenu d’une transition en douceur sur un an, durant lequel l’organisation de mon travail me permettait de continuer à avancer sur mon projet. 

Le deuxième cap a été la formation Mon Job de Sens, qui a été très importante. Elle m’a notamment permis d’apprendre en quoi je suis bon et en quoi c’est transposable d’un univers à l’autre. Le test Gallup a par exemple été très utile. Avec ce test, trois de mes qualités sont ressorties : 

  • “restorative”, le fait que j’aime résoudre des problèmes, 
  • “deliberative”, qui représente mon côté prudent et réfléchi avant de prendre une décision importante, 
  • et “individualization” , la conviction que j’ai que chacun est unique et a sa pierre à apporter. 

Céline Julien, la formatrice de ma promo, l’a résumé en une phrase qui m’a marqué : “Si vous avez un problème complexe, donnez-le à Simon et il vous trouvera une solution”. Ce test m’a permis de comprendre que c’est en partie les problématiques d’organisation assez poussées dans le secteur de la santé qui ont fait que je me suis senti attiré par cette voie professionnelle, et que mes compétences se transposent bien dans cet environnement. “

Le troisième et dernier cap a été la rencontre avec les fondateurs du projet dans lequel je suis.” 

Comment as-tu construit ton réseau pour arriver chez ipso santé ? 

“Je suis parti de l’intuition que je pourrais me plaire dans ce milieu. J’ai commencé à en parler un peu autour de moi, tout en acceptant le côté “bordélique” du processus, et en acceptant que je n’avais pas encore les réponses aux questions sur mon projet que les gens me posaient. 

Les gens sont bienveillants, et vont souvent vous aider car ils trouvent le projet courageux, donc il ne faut pas hésiter à demander à les rencontrer et à leur poser des questions. Ils seront contents de parler d’eux et de leur travail. Très peu de personnes vont dire non à un entretien téléphonique de 30 minutes. 

J’ai contacté des amis et des membres de ma famille en leur posant des questions sur le secteur de la santé, et certains ont pu me mettre en relation avec d’autres personnes qui pouvaient m’aider dans cette voie, et ainsi de suite… De fil en aiguille, à force de construire son réseau, on affine son projet, en procédant par élimination. J’ai par exemple assez vite compris que j’avais peu de chance d’être pris dans institutions de santé publique (hôpitaux, ARS, etc.) sans repasser par la case formation. J’ai également compris par ces entretiens que j’avais besoin d’un univers assez entrepreneurial dans lequel je pourrais toucher à tout. Lorsqu’on passe un entretien, je conseille de toujours ressortir avec de nouveaux contacts pour pouvoir embrayer. 

Pour contacter ipso santé, j’ai utilisé un double canal, c’est-à-dire que je suis passé à la fois par le Réseau Entreprendre et par l’APHP (l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris). J’ai dû me retrousser les manches et ne pas avoir peur de parfois d’essuyer des refus. J’ai fait au total 50 entretiens pour y arriver !

Il s’avère que les fondateurs d’ipso santé étaient justement en train de préparer une offre pour un poste de chef de projet pour créer un projet d’innovation assez important, qui correspondait à mon profil. Le fondateur m’a donc demandé si j’étais intéressé avant que l’offre ne soit publiée, j’ai donc pu convaincre les bonnes personnes avant même que les autres candidats n’aient passé d’entretien ! 

C’est donc passé par un entretien réseau, qui est différent d’un entretien d’embauche classique, étant plus informel, et durant lequel on obtient beaucoup plus d’informations.”

Quelles sont tes missions et à quels enjeux de santé répond ipso santé ?

“ipso santé est un projet avec une dimension sociétal forte, l’idée étant de repenser le soin de proximité. ce projet est nécessaire car le secteur de la santé rencontre 2 enjeux majeurs actuellement : 

  • Depuis plus de 30 ans, on a très peu investi dans la médecine générale alors que c’est un grand levier pour améliorer l’efficacité des soins en France.
  • Des déserts médicaux se créent partout sur le territoire. D’ici 5 ans par exemple, Paris sera considéré comme un désert médical, car beaucoup de médecins généralistes partent à la retraite, et ne sont pas remplacés. 

ipso santé répond à ces problématiques en créant un cadre de travail plus agréable pour les médecins, en mettant en place des locaux plus agréables, des formations, etc. 

Mon travail est de gérer un projet qui vise à innover et à expérimenter une solution dans laquelle on passerait à une rémunération forfaitaire pour les médecins, pour que ceux-ci puissent changer de paradigme et faire en sorte que les patients ne tombent pas malade, plutôt que de soigner la maladie. 

En changeant la rémunération , on ouvre une multitude de possibilités pour revoir l’organisation des cabinets médicaux et s’assurer , notamment, que l’on puisse mieux inclure les dimensions sociales et psychologiques des patients lorsqu’on les prend en charge.

Nous avons validé un accord avec l’Assurance maladie, qui est chargée de décider du montant de la rémunération des médecins, pour expérimenter sur 5 ans ce nouveau modèle. Mon rôle est de le mettre en place dans les cabinets, de réfléchir à l’organisation et de travailler avec des cabinets externes pour évaluer nos actions et montrer leur efficacité.”

Quel est le potentiel de développement pour ipso santé ?

“Ce que nous ambitionnons, c’est de créer un réseau d’une trentaine de cabinets d’ici 5 à 6 ans, autant à Paris qu’en province. Nous regroupons ensemble des médecins motivés pour essayer ce nouveau modèle, des gestionnaires de projets comme moi et des développeurs pour les logiciels, chacun ayant des compétences uniques et transposables dans la santé.”

Un dernier conseil à partager pour ceux qui veulent trouver leur job de sens ?

“Faites confiance à vos intuitions, à votre ressenti et à qui vous êtes.”

Un grand merci, Simon, pour ton témoignage !

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