Alignement avec ses valeurs : trouver le bon équilibre

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Chez Mon Job de Sens, on répète souvent qu’un des bénéfices à trouver un job à impact positif est de se sentir plus aligné.e avec ses valeurs et ses convictions. Mais le sentiment d’alignement ne dépend pas uniquement du travail, mais bien de l’ensemble des aspects de notre vie. Et la façon de le trouver est propre à chacun.e, comme le montre le témoignage de plusieurs de nos transitionneurs.

Alignement, de quoi parle-t-on ?

Le manque d’alignement est un sentiment qui revient souvent parmi les personnes qui nous contactent. Il traduit le malaise ressenti lorsqu’il y a un décalage entre son système de valeurs et ses actions. C’est ce que la psychologie sociale appelle la dissonance cognitive.

Celle-ci peut se manifester dans différents domaines de la vie, surtout lorsqu’on adhère à des valeurs environnementales et sociales fortes. En effet, chacun de nos choix au quotidien a des conséquences au niveau sociétal. Difficile de manger, s’habiller, se déplacer, travailler sans être au moins partiellement en contradiction avec ses convictions… (Que celui qui n’a jamais acheté suremballé me jette la première couche lavable !)

Un sentiment désagréable qu’on a envie d’ignorer, bien décrit dans l’une des chansons du dernier album d’Orelsan :  “Open bar, j’me sers un toast avec une grosse crevette pêchée par un chalutier à l’Est de Madagascar qui détruit la barrière de corail sur son passage […] Euh, pourquoi j’pense à ça ? C’est pas l’moment.”

Il peut parfois conduire jusqu’au burnout, comme Amel : “J’ai pris conscience que mon travail n’était pas aligné avec mes valeurs et ma personnalité. Je faisais quelque chose parce qu’il le fallait, mais je n’étais pas en résonance avec qui j’étais au fond.”

A l’inverse, être en accord avec soi-même est une source d’une énergie incroyable, qui profite à soi et au monde. Nelsina,  directrice communication et engagement pour Landestini, une structure qui a pour mission de relier les humains à la terre, et de contribuer à la préservation et à la diversité du vivant, témoigne :  

“Aller mettre les mains dans la terre, c’est primordial, parce que pour en parler, il faut déjà que je puisse moi-même être concernée. Cela fait sens d’être alignée dans ses discours et ses actes.”

Le travail, un facteur important d’alignement

Bien sûr, se sentir utile et heureux dans son travail joue une part importante dans ce sentiment d’alignement.  Alice s’en rend compte dès la fin de ses études : “J’ai commencé à travailler en logistique dans de grands groupes qui n’étaient pas particulièrement engagés pour l’environnement. Très vite, je me suis rendue compte que ça allait à l’encontre de toutes mes valeurs et j’étais très malheureuse dans ces postes.”

Comme le dit Vandana Shiva, diplômée en physique quantique, agricultrice, activiste écoféministe et « sauveuse de graines » : “il est crucial de travailler en accord avec votre propre vérité et votre propre conscience”.

Nous avons 3 bonnes raisons de croire cela : tout d’abord, parce que c’est au travail que nous passons le plus de temps : 80 000 heures de notre vie en moyenne quand même ! Comment être épanoui.e si nos heures travaillées ne contribuent pas d’une manière ou d’une autre (créer du lien social, se rendre utile aux autres, apprendre et développer ses compétences, …) à nourrir notre équilibre de vie (sans parler de nous nourrir tout court) ?

Ensuite, parce qu’être rémunéré.e pour son engagement permet de le faire durablement. En attendant la mise en place d’un revenu universel, mener une activité à impact qui soit rémunératrice est plus pérenne que de s’épuiser dans des activités bénévoles en plus de son travail. Loin de nous l’intention de dénigrer le bénévolat, mais simplement de montrer que l’on peut donner plus de son temps à une cause lorsque l’on est rémunéré pour le faire.

Et enfin parce que ça n’a pas de sens d’être un “pompier pyromane” selon la formule de Cyril Dion : entretenir un feu la semaine et essayer de l’éteindre le weekend. Comme Marc, qui a réduit son temps de travail dans une multinationale orientée marketing pour s’investir en parallèle dans une association : “Passer 2 jours de la semaine à “faire le bien” et 3 jours à “ramer à contre sens”, la balance n’est pas bonne !”. Il a finalement changé de job pour œuvrer pour la rénovation énergétique des bâtiments.

 

Source : Jon Flobrant, Unsplash

Mais attention au surengagement !

Pour autant, s’engager dans son travail (ou en dehors) n’est plus synonyme d’épanouissement si l’on s’investit trop ! Et on ne cessera de vous le répéter : un job à impact ne nourrit pas automatiquement votre bien-être. Le surengagement, c’est bien l’opposé d’équilibre !

“Mon équilibre vie professionnelle – vie personnelle est super important. Dans ma vie dans l’humanitaire, j’ai eu plusieurs phases de grande fatigue liées à une surcharge professionnelle, et je ne veux plus revivre ça.” témoigne Solenn.

On ne peut qu’approuver le conseil de Marc : “Quand on a une activité qui nous intéresse et qui nous fait vivre, on se dit qu’il faut y consacrer tout son temps. Il faut garder du temps pour soi pour ne pas tomber dans l’excès et éviter le burnout du militant. Trouver un rythme décent pour pouvoir respirer.”

Et cela vaut également pour l’engagement bénévole.

Alors, quels ingrédients pour se sentir en accord avec soi ?

Tout est donc une question d’équilibre, qui dépend de vos besoins et priorités du moment. Ces derniers évoluant au fil du temps, ce qui favorise votre épanouissement maintenant le sera peut-être moins dans quelques années.

C’est pour cela que les transitions professionnelles à impact ne se font pas du jour au lendemain. Plusieurs de nos transitionneurs commencent par s’engager en parallèle de leur travail (que ce soit en montant un projet, en côtoyant des éco-lieux, en rejoignant une association…) pour nourrir leur besoin de sens, sans heurter leur besoin de sécurité notamment financière. 

Cela leur permet de prendre le temps de mûrir leur réflexion et de préciser leur projet, avant de se lancer dans une nouvelle voie. C’est le cas de Clotilde qui, lors de sa recherche d’emploi, lance avec Souba les Impactrices, une communauté qui inspire, connecte et accompagne les actrices de la transition environnementale et sociétale. 

“Avoir des activités en parallèle de votre vie professionnelle, qu’elles soient bénévoles ou non, en lien ou non avec votre carrière, c’est quelque chose que j’encourage ! Le lancement des Impactrices me permettait aussi de sortir de ma recherche d’emploi et de faire avancer concrètement des choses au sein d’une équipe. En termes d’équilibre, ça fonctionnait bien pour moi.” 

D’autres ont besoin d’un changement plus radical. Comme Nelsina qui décide de faire un break pour respirer et prendre du recul sur sa vie passionnante mais chargée. 

“Je demande un congé sabbatique et pars avec mon compagnon pour un tour du monde de 11 mois. Tous les deux passionnés de kite-surf, notre voyage s’articule autour de ce sport, mais aussi des enjeux d’éco-responsabilité, du zéro déchet et de compensation carbone. C’était un moment important pour moi : cela nous a permis de réfléchir ensemble et  individuellement sur ce que nous voulions.” Bref, il n’existe pas de recette unique, mais bien une multitude de possibles !

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